Une ONG soudanaise accuse les FSR d’avoir transféré des centaines de détenus vers des prisons à Nyala

La rédaction avec
11:2912/11/2025, Çarşamba
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Des réfugiés soudanais remplissent des récipients d'eau à un point d'eau dans le camp de transit de Tine au Tchad, le 10 novembre 2025.
Crédit Photo : JORIS BOLOMEY / AFP
Des réfugiés soudanais remplissent des récipients d'eau à un point d'eau dans le camp de transit de Tine au Tchad, le 10 novembre 2025.

Une organisation soudanaise de défense des droits humains a accusé mardi les Forces de soutien rapide (FSR), une milice paramilitaire au Soudan, d'avoir transféré des centaines de civils détenus et de soldats capturés d'El-Fasher, dans l'État du Darfour-Nord, vers des prisons de Nyala, capitale du Darfour-Sud.

L'organisation non gouvernementale Emergency Lawyers a déclaré dans un communiqué que
"les FSR ont transféré arbitrairement des centaines de civils et de militaires prisonniers d'El-Fasher vers des centres de détention à Nyala après avoir pris le contrôle de la ville, en violation du droit international et des principes de la justice pénale".

L'association a ajouté que
"les prisons détiennent des dizaines de personnes dans des conditions sanitaires et humanitaires déplorables, ce qui a entraîné l'aggravation de nombreux cas et la mort d'autres personnes, victimes de la faim, de mauvais traitements et du manque de soins médicaux".


Séparer les civils des prisonniers militaires


La déclaration souligne qu’
"il est essentiel de séparer les civils des prisonniers militaires, car chaque groupe jouit de droits différents, les civils doivent être protégés de toute punition collective, tandis que les prisonniers militaires ont droit à un traitement humain, à des soins médicaux et aux garanties prévues par la troisième Convention de Genève".

Elle appelle à
"la libération immédiate des civils et au rejet de tout procès ou accusation"
, exhortant le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à
"remplir son rôle en visitant les centres de détention, en assurant la sécurité des détenus, en garantissant le respect du droit international humanitaire et en fournissant l’assistance juridique et humanitaire nécessaire".

Les autorités soudanaises et les Forces de soutien rapide (FSR) n’ont pas immédiatement réagi à cette déclaration.


Le 26 octobre, les Forces de soutien rapide (FSR) ont pris le contrôle d'El-Fasher, capitale du Darfour-Nord, et y ont perpétré des massacres, selon des organisations locales et internationales.


El-Fasher au coeur de la guerre


Avec la chute d'El-Fasher, les FSR ont pris le contrôle des cinq États du Darfour, à l'ouest du Soudan sur 18, tandis que l'armée contrôle la majeure partie des 13 autres États du sud, du nord, de l'est et du centre, y compris la capitale, Khartoum.

Le Darfour représente environ un cinquième du territoire soudanais, mais la plupart des 50 millions d'habitants du pays vivent dans des zones contrôlées par l'armée.


Depuis le 15 avril 2023, l'armée soudanaise et les FSR sont engagées dans une guerre que les médiations régionales et internationales n'ont pas réussi à résoudre. Ce conflit a fait des milliers de morts et des millions de déplacés.


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