
Zara, marque emblématique de mode rapide, séduit par ses collections renouvelées toutes les deux semaines et ses prix attractifs. Mais derrière ce succès mondial, se cache une réalité souvent tue : l’exploitation humaine et la destruction de l’environnement en Afrique.
Impact environnemental des usines textiles en Afrique
Les usines sous-traitantes de Zara et d’autres grandes marques de la fast fashion en Afrique rejettent chaque jour des tonnes de produits chimiques toxiques dans l’eau et les sols. Des substances comme les NPE, phtalates et colorants azoïques polluent les rivières, rendant l’eau noire, impropre à la consommation et à l’agriculture.
Cette pollution entraîne une raréfaction de l’eau potable pour les populations locales et détruit la biodiversité. Selon des ONG environnementales, dans plusieurs zones industrielles d’Afrique de l’Est, les intérêts économiques des usines passent avant le droit humain à l’eau.
Conditions de travail déplorables dans les usines textiles africaines
Le secteur textile emploie majoritairement des femmes, souvent à plus de 80%, dans des conditions très difficiles. Manque d’accès à l’eau potable et aux toilettes, salaires dérisoires (environ 23 euros par mois), absence de conditions de sécurité… Ces réalités constituent un véritable esclavage moderne.
En Afrique, pays comme l’Éthiopie, le Lesotho ou le Kenya dépendent fortement de ce secteur, jusqu’à 60% de leurs exportations textiles et 30% de leur PIB. Pourtant, leurs travailleurs restent largement sous-payés par rapport à d’autres pays comme la Thaïlande ou le Cambodge.
Zara, Inditex et le non-respect des droits humains
Zara fait partie du groupe Inditex, qui clame une politique de tolérance zéro face au travail des enfants et aux abus. Pourtant, des rapports d’Amnesty International et de Human Rights Watch révèlent que cette industrie ferme les yeux tant que la production fonctionne.
D’autres marques comme H&M, Primark, Adidas ou Levi’s exploitent aussi cette main-d’œuvre bon marché en Afrique, contribuant à ce système inégalitaire.
Les vêtements d’occasion et la pollution textile
Au Ghana, plus précisément sur le marché de Kantamanto à Accra, des tonnes de vêtements d’occasion, appelés Obroni Wawu (vêtements de l’homme blanc mort), arrivent chaque semaine depuis l’Europe. Ces déchets textiles finissent parfois dans des zones humides protégées, polluant encore plus l’environnement.
À Accra, chaque jour, 100 tonnes de déchets textiles sont abandonnées, alors que la ville ne peut en traiter que 30 tonnes, aggravant les problèmes sanitaires et écologiques.
Témoignage choc d’un habitant du delta de Densu (Ghana)
Ce témoignage illustre l’impact direct de la fast fashion sur la vie quotidienne des populations africaines.
Pourquoi repenser la mode durable ?
Zara et la fast fashion en général prétendent promouvoir une mode plus responsable. Pourtant, quand les rivières meurent, que les travailleurs sont exploités et que les enfants respirent des toxines, la durabilité semble bien loin.
La fast fashion ne se résume pas à des vêtements à bas prix : c’est une industrie qui fait payer un lourd tribut aux populations africaines.
La prochaine fois que vous porterez une chemise Zara, demandez-vous combien de familles africaines ont payé le prix de ce style, par leur santé, leur dignité et leur environnement.









