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Colombie: la fermeture de la frontière côté panaméen va augmenter "l'endiguement" des migrants

La fermeture de trois postes frontaliers panaméens avec la Colombie, récemment décidée par le Panama, "augmentera l'endiguement" des migrants dans le Darien, a averti vendredi le Bureau du médiateur colombien.

11:20 - 6/07/2024 Cumartesi
MAJ: 11:20 - 6/07/2024 Cumartesi
AFP
Des membres de l'armée colombienne patrouillent dans les rues de la municipalité de Tibu, dans le département de Norte de Santander en Colombie, à la frontière avec le Venezuela, le 16 octobre 2023.
Crédit Photo : SCHNEYDER MENDOZA / AFP
Des membres de l'armée colombienne patrouillent dans les rues de la municipalité de Tibu, dans le département de Norte de Santander en Colombie, à la frontière avec le Venezuela, le 16 octobre 2023.
La mesure annoncée cette semaine par le nouveau président du Panama, José Raúl Mulino, représente une
"atteinte aux droits fondamentaux"
de ceux qui empruntent cette route dangereuse vers les États-Unis, a dénoncé l'entité étatique qui veille sur les droits de l'homme en Colombie.

Les images diffusées par le Bureau du médiateur montrent des dizaines de migrants bloqués dans la boue et la végétation épaisse du côté colombien de la frontière, devant une clôture de barbelés gardée par des soldats panaméens.

Il faut s'attendre à une
"augmentation du nombre de personnes bloquées dans les municipalités qui accueillent les migrants"
dans cette partie nord de la Colombie, a estimé le Bureau du médiateur.

Les migrants bloqués à ces points de passage sont pourtant
"susceptibles d'obtenir l'asile"
et ont besoin d'une
"protection internationale",
a plaidé le médiateur en charge du dossier, Julio Balanta, dans un communiqué.

Lors de son investiture lundi, le président Mulino a promis que le Panama ne servirait plus de
"point de transit"
vers les États-Unis et a annoncé un accord pour que Washington prenne en charge les frais d'expulsion des migrants qui traversent le Darien.

Le Darien, zone frontalière de 266 km séparant Colombie et Panama, est devenu ces dernières années un passage pour les migrants d'Amérique du Sud tentant d'atteindre les États-Unis via l'Amérique centrale puis le Mexique.


Depuis le début de l'année, plus de 200.000 personnes, en grande majorité des Vénézuéliens, ont traversé cette jungle hostile et montagneuse, où des bandes criminelles les rackettent ou les volent. Beaucoup sont victimes de violences et nombreux y décèdent.

Du côté colombien de la frontière, les groupes criminels organisent et supervisent contre argent la traversée.


Sur l'ensemble de l'année 2023, ils étaient au moins 520.000 personnes à avoir traversé la frontière, principalement originaires du Venezuela, de l'Équateur, d'Haïti, de Cuba et de Colombie. Il y a également des Asiatiques, principalement des Chinois, et des Africains.

La fermeture du passage vers le Panama pourrait dépasser les capacités des municipalités du côté colombien de la frontière, selon le médiateur, qui a appelé les autorités locales à mettre en œuvre
"des actions d'urgence en temps opportun".

Dans une interview accordée à l'AFP en mai, le ministre colombien des Affaires étrangères, Luis Gilberto Murillo, s'était dit opposé à la fermeture de la frontière, prônant
"des solutions plus humanitaires".

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