Le soutien à Israël est en train de transformer la politique américaine !

08:385/08/2025, mardi
Abdullah Muradoğlu

Il est évident que le génocide en cours à Gaza et les sentiments anti-israéliens croissants au sein de l’opinion publique américaine ont provoqué une division nette au sein du Parti démocrate. Les analystes, qui insistent sur le fait que cette division n’est pas temporaire, signalent une rupture significative dans la ligne traditionnellement "pro-israélienne" du Parti. Les réactions contre Israël poussent l’équipe dirigeante démocrate au Congrès à revoir sa politique étrangère alignée sur Israël.

Il est évident que le génocide en cours à Gaza et les sentiments anti-israéliens croissants au sein de l’opinion publique américaine ont provoqué une division nette au sein du Parti démocrate.


Les analystes, qui insistent sur le fait que cette division n’est pas temporaire, signalent une rupture significative dans la ligne traditionnellement
"pro-israélienne"
du Parti. Les réactions contre Israël poussent l’équipe dirigeante démocrate au Congrès à revoir sa politique étrangère alignée sur Israël.

Cette équipe tente néanmoins de détourner l’attention d’Israël pour focaliser les critiques sur Netanyahu.

La hausse du nombre de critiques d’Israël chez les démocrates de gauche au Congrès représente un handicap pour le
"lobby israélien"
. Lors des élections précédentes, le
"Comité des affaires publiques États-Unis–Israël (AIPAC)"
a dépensé d’importantes sommes pour empêcher l’élection de députés critiques d’Israël. En mars, le chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, déclarait au chroniqueur du New York Times, Bret Stephens :
"Mon travail, c’est de garder la gauche pro-israélienne."

Schumer est connu comme le premier juif de l’histoire américaine à avoir été élu à la plus haute fonction du Congrès.


L’érosion du soutien bipartisan à Israël au Congrès, combinée au changement de ton du public américain vis-à-vis d’Israël, inquiète l’aile dominante du Parti démocrate en vue des prochaines élections. De nombreux anciens responsables démocrates de l’ère Obama attirent l’attention sur les risques d’un maintien rigide de la ligne pro-israélienne.


Fin juillet, dans le podcast
"Pod Save America",
l’ancien porte-parole d’Obama, Tommy Vietor, s’exprimait ainsi à propos de l’aide militaire à Israël :

"Je pense qu’un changement complet de mentalité est nécessaire dans le Parti démocrate. Une fois la guerre terminée, nous ne reviendrons pas au statu quo d’avant le 7 octobre, parce que ce n’est plus la position du parti. Et ce n’est plus celle du monde non plus. Nous n’enverrons plus des milliards de dollars d’aide militaire chaque année. Nous ne mettrons plus notre veto à chaque effort visant à reconnaître l’État palestinien à l’ONU. Et nous ne devrions plus accepter l’argent de l’AIPAC."

Vietor affirmait également que la stratégie d’étreinte envers Netanyahu sous Biden devait
"finir à la poubelle pour toujours"
. Les autres animateurs de l’émission – Jon Lovett, ancien rédacteur de discours d’Obama, Jon Favreau et Ben Rhodes, tous deux anciens conseillers d’Obama – partageaient des points de vue similaires. Il apparaissait que les présentateurs de
"Pod Save America"
adoptaient une position plus critique vis-à-vis d’Israël en réponse aux sentiments changeants des électeurs démocrates.

Dans les médias sionistes pro-israéliens, on soulignait que les animateurs de
"Pod Save America"
appelaient les démocrates à suspendre l’aide militaire à Israël et à refuser désormais
"l’argent de l’AIPAC".
Selon ces médias, ces animateurs utiliseraient Gaza comme prétexte pour créer une division plus durable entre le Parti démocrate et Israël.

Le 3 août 2025, Edward-Isaac Dovere, journaliste couvrant le Parti démocrate et ses campagnes pour CNN, publiait un article intitulé :
"Les démocrates pro-israéliens tentent de se détacher de Netanyahu pour empêcher le changement du parti pendant la crise de Gaza."
Dovere, lui-même juif américain, soulignait que le soutien à Israël mettait le Parti démocrate face à de profondes divisions.

Il notait que de nombreux dirigeants démocrates, craignant la disparition du sionisme au sein du parti, s’opposaient désormais ouvertement à Netanyahu pour empêcher que les positions anti-israéliennes ne deviennent un test décisif lors des élections de mi-mandat de l’an prochain et des primaires présidentielles de 2028.


Dovere soulignait aussi que beaucoup craignaient qu’il ne soit
"déjà trop tard pour se détacher de Netanyahu".
Selon lui, la tentative – avortée – de bloquer la vente de nouvelles armes à Israël, soutenue par un nombre record de sénateurs démocrates la semaine précédente, n’était qu’un début. Il considérait également comme un signe important l’ouverture à la signature, à la Chambre des représentants, d’une nouvelle lettre appelant à la reconnaissance de l’État palestinien.

Rahm Emanuel, ancien chef de cabinet d’Obama et juif américain, interrogé sur la possibilité que le soutien à Israël devienne un test pour les démocrates, répondait ainsi :
"Je ne crois pas qu’on puisse savoir où cela nous mènera d’ici deux ou trois ans, mais si nous ne changeons pas de cap, on voit bien où cela peut aller."

Le sénateur démocrate Jack Reed, âgé de 75 ans, exprimait pour sa part son malaise face à l’enracinement des sentiments anti-israéliens, même chez les jeunes électeurs démocrates. Tous ces développements montrent que, lors des prochaines élections,
"Israël sera bel et bien en jeu".
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