Le document qui présente le tableau de bord de l’économie du pays fait état d’un retour de l’Algérie à une embellie financière, après de longues années de crise, due essentiellement à la baisse, depuis 2014, des prix du pétrole.
Le pays, a précisé la Banque d’Algérie, est passé d’un déficit de 2,5 milliards de dollars en 2021 à un solde global de la balance des paiements marqué par à un excédent "appréciable" de 11,8 milliards de dollars.
Selon toujours la même source, la balance commerciale a enregistré également un excédent de 18,06 milliards de dollars durant les 9 premiers mois de 2022, contre un déficit de 790 millions de dollars à la même période de l’exercice précédent. Cela s’explique, selon la Banque d’Algérie, par le rebond significatif des cours des hydrocarbures sur le marché international.
"L’appréciation des cours des hydrocarbures a influencé la valeur des exportations (de 24,10 à 42,58 milliards de dollars) et la hausse des exportations hors hydrocarbures (de 3,08 à 4,35 milliards de dollars), bien que, dans le même temps, les importations de biens ont légèrement augmenté (plus 898 millions de dollars, soit +3,21). Elles se sont élevées à 28,87 milliards de dollars pendant les 9 premiers mois de 2022, contre 27,97 milliards pendant la même période de 2021"
, a détaillé la même note.
Concernant les cours des hydrocarbures, la Banque d’Algérie a rappelé que le pétrole a atteint le prix moyen de 109 dollars pendant la même période (contre 72,7 dollars durant les 9 premiers mois de 2021), tandis que ceux du gaz ont plus que doublé, passant de 5,2 à 11,5 dollars le million de BTU.
L’Algérie, a ajouté le document, a vu, durant les trois premiers trimestres de 2022,
"ses exportations d’hydrocarbures atteindre leur plus haut niveau depuis 8 ans"
. Cette reprise des exportations de l’or noir a eu un impact positif sur les réserves de change de l’Algérie, établies, fin septembre dernier,
"à 52,763 milliards équivalent dollars contre 44,724 milliards à fin septembre 2021, soit une hausse de 8,039 milliards équivalent dollars"
.
Légère baisse de la dette extérieure
Le document de la Banque d’Algérie a relevé aussi une légère baisse de la dette extérieure de l’Algérie, passant de 3,062 milliards équivalent dollars fin décembre 2021, à 2,914 milliards à fin septembre 2022.
La même source a souligné que le dinar algérien a connu une "forte appréciation" (11,92 %) par rapport à la monnaie européenne, passant de 157,0045 dinars pour un euro à fin décembre 2021 à 138,2903 dinars pour un euro à fin septembre 2022. Cependant, la monnaie algérienne a légèrement reculé face au dollar (-1,36%, de 138,8376 à 140,7248 dinars pour un dollar).
"Cela reflète la volonté de la Banque d’Algérie de lutter contre l’accélération de l’inflation importée en contexte de sous-évaluation ponctuelle du dinar, par rapport à ses fondamentaux, et de la faiblesse conjoncturelle de l’euro"
, a expliqué la note.
Le seul point négatif de la situation générale du pays, a noté la même source, reste l’inflation, qui est située à 9,73%, en progression de 1,72% par rapport à la même période de l’année 2021.
"L’inflation s’est avérée persistante et a atteint des niveaux jamais observés depuis plusieurs décennies"
, a expliqué la même source, relavant que le taux de croissance était de 2,8%.
Contacté par la presse pour analyser ses données, l'économiste et enseignants à l'université de Batna (est algérien), Abdelghani Ben Amara estime que
"cette bonne santé financière affichée par l'Algérie ne sera pas conjoncturelle"
, d'autant plus que, selon lui,
"le pays dispose d'atouts qui lui permettront d'éviter de retomber à nouveau dans une crise similaire à celle survenue après la chute des prix du pétrole en 2014"
.
"Les découvertes minières enregistrées, à l'image de lithium, l'achèvement de la route transharienne, la réalisation du gazoduc reliant l'Algérie au Nigeria devront booster l'économie du pays et son commerce extérieur"
, a-t-il estimé.