Bangladesh: la police met fin à près d'une semaine de grève

11:5112/08/2024, Pazartesi
AFP
Des policiers bangladais se réunissent pour discuter de l'état de la circulation après avoir mis fin à leur grève et repris leurs fonctions suite à une réunion avec le gouvernement intérimaire à Dhaka, le 12 août 2024.
Crédit Photo : LUIS TATO / AFP
Des policiers bangladais se réunissent pour discuter de l'état de la circulation après avoir mis fin à leur grève et repris leurs fonctions suite à une réunion avec le gouvernement intérimaire à Dhaka, le 12 août 2024.

La police bangladaise a repris lundi ses patrouilles dans la capitale, Dacca, mettant ainsi fin à près d'une semaine de grève décidée au lendemain de la prise de contrôle du pays par l'armée et de la fuite à l'étranger de l'ex-Première ministre.

Les forces de l'ordre avaient disparu la semaine dernière des rues de la mégapole de 20 millions d'habitants, après la démission de Sheikh Hasina, marquant la fin de ses 15 années de pouvoir.


La police est critiquée pour avoir été le fer de lance de la répression meurtrière des manifestations antigouvernementales, au cours desquelles plus de 450 personnes ont été tuées, dont 42 agents.

Les forces de l'ordre s'étaient engagées à reprendre leur travail une fois la sécurité de leurs membres garantie, et ont accepté de reprendre leurs fonctions après des discussions nocturnes avec le nouveau gouvernement intérimaire, dirigé par le prix Nobel de la Paix Muhammad Yunus.


"Il est bon d'être de retour"
, a déclaré à l'AFP un responsable policier, Snehasish Das, en poste pour orienter la circulation à une intersection très fréquentée.

Les manifestations, menées par des étudiants contre le gouvernement de Mme Hasina, étaient pour l'essentiel pacifiques avant l'intervention violente de la police pour les disperser.


Quelque 450 des 600 commissariats de police du pays ont été incendiés ou vandalisés lors d'attaques, selon le syndicat de la police nationale.

Plusieurs ont rouvert en fin de semaine dernière sous la protection de l'armée, une institution tenue en plus haute estime pour avoir globalement refusé de participer à la répression.


En l'absence de la police, les étudiants qui menaient les manifestations se sont portés volontaires pour rétablir l'ordre, après des pillages et des attaques de représailles conduites dans les heures ayant suivi la fuite de Mme Hasina.

De nombreuses informations ont fait état de violences contre des foyers, des temples et des entreprises de la communauté hindoue après l'envol de Mme Hasina vers l'Inde.


Cette minorité religieuse, la plus importante dans ce pays d'Asie du Sud de 170 millions d'habitants en majorité musulmans, est considérée comme apportant un appui indéfectible à la Ligue Awami, le parti de Mme Hasina.


La direction du Jamaat, le plus grand parti islamiste du Bangladesh, a déclaré qu'elle rencontrerait lundi des représentants de la communauté hindoue et d'autres minorités pour apaiser les tensions.

Économiste de 84 ans, M. Yunus a accepté de prendre les rênes du gouvernement intérimaire dans l'attente d'
"élections libres"
.

Le ministre de l'Intérieur, Sakhawat Hossain, a déclaré lundi que le gouvernement intérimaire n'avait pas l'intention d'interdire la Ligue Awami.


À lire également:




#Bangladesh
#Asie
#police
#trouble
#gouvernement