Birmanie: l'ex-dirigeant du Cambodge Hun Sen demande à parler à Aung San Suu Kyi

09:488/05/2024, Çarşamba
AFP
L'ancien premier ministre cambodgien Hun Sen.
Crédit Photo : TANG CHHIN SOTHY / AFP
L'ancien premier ministre cambodgien Hun Sen.

L'ancien Premier ministre du Cambodge Hun Sen, dont le clan reste au pouvoir à Phnom Penh, a annoncé mardi avoir demandé au chef de la junte birmane de lui permettre de s'entretenir par vidéo avec son ancienne homologue birmane emprisonnée Aung San Suu Kyi.

Hun Sen, qui a dirigé le gouvernement du royaume pendant près de quarante ans avant de passer le flambeau l'été dernier à son fils aîné Hun Manet et de prendre le poste de président du Sénat, a eu un entretien par vidéoconférence mardi avec Min Aung Hlaing, au moment où les militaires birmans au pouvoir sont aux prises avec une rébellion armée croissante.


Âgée de 78 ans, Aung San Suu Kyi, lauréate du prix Nobel en 1991, renversée par la junte en 2021, purge une peine de 27 ans de privation de liberté pour une série de condamnations pénales allant de la corruption au non-respect des restrictions relatives au Covid.

Selon un message posté sur la page Facebook de Hun Sen, celui-ci a profité de son entretien avec le dirigeant de la junte birmane pour
"demander à nouveau à Min Aung Hlaing d'envisager l'organisation d'un entretien vidéo entre Aung San Suu Kyi et lui, pour lui permettre de lui transmettre ses salutations"
.

L'ancienne dirigeante birmane n'est guère apparue depuis son arrestation par les militaires, aperçue une seule fois sur des photos granuleuses des médias d'État prises dans une salle d'audience, et connaît des problèmes de santé, selon la presse locale.


Elle a été extraite en avril de sa prison pour être placée en résidence surveillée, selon une source militaire. La seule visite connue qu'elle ait eue d'un représentant étranger a été celle de Don Pramudwinai, alors ministre thaïlandais des Affaires étrangères, qui a déclaré l'avoir vue en juillet dernier pendant une heure.


Hun Sen avait été le premier dirigeant étranger à se rendre en visite en Birmanie après le putsch, en 2022. Le chef de la junte birmane a promis d'examiner sa requête
"avec la plus grande attention"
, selon la page Facebook de Hun Sen.

Les militaires au pouvoir en Birmanie ont jusqu'à présent rejeté de nombreuses demandes de visites à Aung San Suu Kyi, formulées par des dirigeants et des diplomates étrangers. L'ancienne Première ministre reste très populaire en Birmanie, même si son image internationale a été ternie par son accord de partage du pouvoir avec les généraux et par son incapacité à défendre la minorité musulmane persécutée des Rohingyas.


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