L'ancien Premier ministre du Cambodge Hun Sen, dont le clan reste au pouvoir à Phnom Penh, a annoncé mardi avoir demandé au chef de la junte birmane de lui permettre de s'entretenir par vidéo avec son ancienne homologue birmane emprisonnée Aung San Suu Kyi.
Hun Sen, qui a dirigé le gouvernement du royaume pendant près de quarante ans avant de passer le flambeau l'été dernier à son fils aîné Hun Manet et de prendre le poste de président du Sénat, a eu un entretien par vidéoconférence mardi avec Min Aung Hlaing, au moment où les militaires birmans au pouvoir sont aux prises avec une rébellion armée croissante.
L'ancienne dirigeante birmane n'est guère apparue depuis son arrestation par les militaires, aperçue une seule fois sur des photos granuleuses des médias d'État prises dans une salle d'audience, et connaît des problèmes de santé, selon la presse locale.
Elle a été extraite en avril de sa prison pour être placée en résidence surveillée, selon une source militaire. La seule visite connue qu'elle ait eue d'un représentant étranger a été celle de Don Pramudwinai, alors ministre thaïlandais des Affaires étrangères, qui a déclaré l'avoir vue en juillet dernier pendant une heure.
Les militaires au pouvoir en Birmanie ont jusqu'à présent rejeté de nombreuses demandes de visites à Aung San Suu Kyi, formulées par des dirigeants et des diplomates étrangers. L'ancienne Première ministre reste très populaire en Birmanie, même si son image internationale a été ternie par son accord de partage du pouvoir avec les généraux et par son incapacité à défendre la minorité musulmane persécutée des Rohingyas.