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Les chiffres officiels montrent que 9.937 jeunes médecins soit 80,8 % de la main-d'oeuvre en formation ont démissionné et quitté leur emploi dans 99 hôpitaux parce qu'ils rejettent le plan du gouvernement qui prévoit d'augmenter considérablement les admissions dans les écoles de médecine.
Une association de médecins sud-coréens a accusé mercredi le gouvernement d'"intimidation", à la veille d'une date limite pour le retour au travail de près de 10.000 médecins stagiaires, protestant par des débrayages contre une réforme.
Les autorités entendent ainsi faire face aux pénuries et au vieillissement de la population.
Les sondages montrent que les réformes bénéficient d'un large soutien et le gouvernement a fixé à jeudi la date limite pour que les médecins reprennent leur poste, menaçant ceux qui ne le feraient pas d'éventuelles actions en justice.
Un représentant de l'Association médicale coréenne (KMA), un important groupe d'intérêt pour les médecins seniors, a critiqué mercredi le gouvernement, en lui reprochant d'avoir tenté de résoudre le problème par des menaces
"plutôt que par le dialogue".
"Il est décourageant de constater les accusations excessives et les manœuvres d'intimidation qu'emploie le gouvernement"
, a déclaré aux journalistes le porte-parole de l'association, Joo Soo-ho.
Le ministère de la Santé a demandé mardi que la police lance une enquête sur les personnes liées au débrayage, dont cinq liées à l'association KMA.
Leurs arrêts de travail en masse ont entraîné des annulations et des reports d'opérations chirurgicales, de chimiothérapies et de césariennes, le gouvernement élevant son alerte de santé publique au plus haut niveau.
Les autorités ont ordonné des déplacements aux domiciles de certains médecins stagiaires afin de leur remettre personnellement des ordres de retour au travail, veillant à ce qu'ils ne soient pas en mesure de s'y soustraire, par exemple en éteignant leurs téléphones pour éviter de les recevoir par SMS.
Séoul affirme avoir l'un des ratios médecins-patients les plus faibles parmi les pays développés, et le gouvernement insiste pour admettre 2.000 étudiants supplémentaires dans les écoles de médecine chaque année, à partir de l'an prochain.
Les médecins ont exprimé une opposition farouche au plan du gouvernement, en soutenant qu'il nuirait à la qualité du service.
De leur côté, les partisans de la réforme estiment que les médecins sont surtout préoccupés par le fait que les réformes pourraient dégrader leurs salaires et leur statut social.
Selon les sondages, jusqu'à 75% de la population sud-coréenne soutiendrait l'augmentation des admissions dans les écoles de médecine, ceux qui vivent dans des régions éloignées ayant du mal à accéder à des soins de qualité.
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