Covid en Chine: des dizaines de manifestants toujours emprisonnés, dénonce HRW

15:0426/01/2023, Perşembe
MAJ: 26/01/2023, Perşembe
AFP
Crédit photo: Hector RETAMAL / AFP
Crédit photo: Hector RETAMAL / AFP

Des dizaines de personnes restent emprisonnées en Chine après avoir participé aux manifestations de novembre 2022 contre la politique "zéro Covid" du gouvernement, a dénoncé jeudi Human Rights Watch .

La localisation même de certains manifestants emprisonnés reste inconnue, a ajouté l'organisation de défense des droits de l'homme qui a son siège aux Etats-Unis.


Des manifestations d'une ampleur inédite depuis des années avaient éclaté dans plusieurs villes chinoises en novembre pour demander la fin des strictes restrictions liées à la politique de "zéro Covid"
et parfois réclamer de plus grandes libertés politiques.

Le Parti communiste au pouvoir a brusquement mis fin le mois suivant à la politique de "zéro Covid". Une vague de contaminations a alors déferlé sur le pays, provoquant une hausse du nombre d'hospitalisations et de décès.


Des médias et des militants ont rapporté ces dernières semaines des arrestations, y compris d'étudiants et de journalistes, en nombre inconnu.

Les autorités chinoises doivent
"immédiatement relâcher et abandonner toutes les accusations contre quiconque est détenu pour avoir participé aux manifestations papier blanc"
, a réclamé HRW en référence aux feuilles de papier blanc brandies par les manifestants pour évoquer le manque de liberté d'expression en Chine. 

"Les jeunes en Chine paient un prix très lourd pour oser s'exprimer en faveur de la liberté et des droits humains"
, a déclaré Yaqiu Wang, chercheuse pour l'ONG.

Les gouvernements du monde entier et les institutions internationales doivent montrer leur soutien et appeler les autorités chinoises à les relâcher immédiatement.

Le gouvernement chinois et les médias d'Etat n'ont guère évoqué les  manifestations, dont certaines se sont déroulées dans les principales villes comme Pékin et Shanghai, et n'ont pas fait mention des arrestations.


L'AFP a recueilli des témoignages de proches de manifestants confirmant  plusieurs arrestations. A Canton par exemple, Yang Zijing, 25 ans, et six autres manifestants ont été libérés sous caution début janvier après 30 jours de détention provisoire, selon ces témoignages.


La localisation et le statut légal de plusieurs autres manifestants restent un mystère, selon HRW. Il s'agit en particulier de Cao Zhixin, 26 ans, travaillant pour une maison d'édition et arrêtée après avoir participé à une veillée pour les victimes d'un incendie meurtrier à Urumqi, capitale de la province du Xinjiang (Nord-Ouest). Cet incendie a catalysé la colère de nombre de Chinois pour qui les restrictions sanitaires ont entravé les secours.


Dans une vidéo pré-enregistrée diffusée sur les réseaux sociaux après son arrestation, Cao explique que plusieurs de ses amis ont également été arrêtés et restent injoignables.


"Ne nous laissez pas disparaître de ce monde. Ne nous laissez pas être emmenés ou condamnés arbitrairement"
, dit-elle dans cette vidéo.

Selon le groupe Chinese Human Rights Defenders la semaine dernière, les arrestations connues correspondent "
probablement au sommet de l'iceberg
" et les manifestants courent
"un grand risque de disparition forcée et de torture"
.

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