Crédit Photo : Alberto Pezzali / AFP
Le président israélien Isaac Herzog, dans le centre de Londres, le 10 septembre 2025.
Le président israélien Isaac Herzog étudie trois scénarios face à la demande de grâce déposée par Benyamin Netanyahu, au cœur d’un procès pour corruption qu’il conteste depuis 2020. Le Premier ministre cherche à clore les affaires 1000, 2000 et 4000, au moment où Israël entre dans une année électorale tendue. Le rejet de la requête satisferait l’opposition mais renforcerait la colère du Likoud. Son approbation provoquerait une tempête politique, malgré le soutien de Donald Trump. Un compromis, via une grâce conditionnelle, apparaît comme l’issue la plus probable selon plusieurs analystes israéliens.
Le président israélien Isaac Herzog affronte trois scénarios après la
demande de grâce déposée par le Premier ministre Benyamin Netanyahu
. Ce dernier souhaite clore son procès pour corruption, mais sa requête divise profondément le pays à l’approche des élections prévues en octobre prochain.
Dimanche, Netanyahu a officiellement demandé à Herzog d’être gracié. Il rejette toutes les accusations. Cette démarche intervient alors que la loi israélienne interdit une grâce sans aveu préalable de culpabilité. Depuis mai 2020, Netanyahu refuse cet aveu.
Selon l’analyste Bini Ashkenazi, du quotidien Israel Hayom, la requête possède un objectif politique clair. Il estime que ce geste
"déplace le débat public"
du projet d’exemption militaire pour les ultra-orthodoxes vers la question de la grâce.
"Cette démarche profitera largement à la campagne de Netanyahu"
, ajoute-t-il.
Rejet, approbation: deux options explosives
Le premier scénario consiste à
. Ce choix satisferait l’opposition, qui exige aussi le retrait politique de Netanyahu. Il provoquerait toutefois la colère du Likoud et de ses alliés, accentuant les tensions internes.
Le second scénario serait d’
. Cela réjouirait les alliés de Netanyahu ainsi que le président américain Donald Trump, qui a envoyé une lettre à Herzog le 12 novembre pour soutenir la grâce. Mais ce choix déclencherait une vive réaction dans l’opposition. Ashkenazi avertit que les manifestations pourraient dépasser celles liées à la réforme judiciaire de 2023.
Trump a d’ailleurs suscité la colère de l’opposition, qui dénonce une ingérence américaine.
Vers une grâce conditionnelle ? Le scénario de compromis
Un troisième scénario émerge. L’analyste Elianore Kaufman estime qu’
Herzog pourrait chercher un compromis
. Selon elle, le président
"pourrait accorder une grâce conditionnelle"
comme la retraite de Netanyahu ou l’ouverture d’une enquête publique sur les événements du 7 octobre 2023.
La chaîne KAN affirme que le bureau présidentiel considère une grâce uniquement assortie de conditions. Herzog pourrait exiger un retrait, même temporaire, et la suspension de la réforme judiciaire. Mais l’entourage du Premier ministre rejette toute hypothèse de départ.
À l’inverse, Channel 14, proche de Netanyahu, avance qu’H
erzog envisagerait une approbation sans aveu de culpabilité
. Le président pourrait seulement demander une reformulation de la demande. La décision pourrait prendre plusieurs semaines.
Netanyahu a été interrogé en janvier dans les affaires 1000, 2000 et 4000. Il rejette toutes les accusations. L’affaire 1000 porte sur des cadeaux offerts par des hommes d’affaires. L’affaire 2000 concerne des négociations présumées avec Arnon Mozes pour obtenir une couverture médiatique favorable. L’affaire 4000 implique des avantages réglementaires offerts à Shaul Elovitch en échange d’une influence sur le site Walla.
Netanyahu reste aussi visé par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre commis à Gaza. La CPI a délivré un mandat d’arrêt en novembre 2024 contre lui et l’ex-ministre Yoav Gallant. À Gaza, plus de 70 000 Palestiniens ont été tués depuis octobre 2023, en majorité des femmes et des enfants.
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