France: trois policiers bientôt jugés pour l'homicide involontaire d'un livreur à scooter en 2020

17:503/01/2025, vendredi
AFP
Un manifestant tient une pancarte sur laquelle on peut lire "Halte aux violences policières" lors d'une marche blanche en mémoire de Cédric Chouviat, à Paris, le 3 janvier 2021.
Crédit Photo : Sameer Al-DOUMY / AFP
Un manifestant tient une pancarte sur laquelle on peut lire "Halte aux violences policières" lors d'une marche blanche en mémoire de Cédric Chouviat, à Paris, le 3 janvier 2021.

Trois policiers français seront bientôt jugés à Paris pour l'homicide involontaire de Cédric Chouviat, qui avait pourtant répété à plusieurs reprises "J'étouffe", lors de son interpellation tendue en 2020.

Les policiers ont eu un
"comportement non adapté, négligent et imprudent"
menant à l'asphyxie de ce père de famille de 42 ans, selon les magistrats en charge du dossier.

Cédric Chouviat, livreur à scooter, est plaqué au sol à Paris le 3 janvier 2020, avec son casque de moto sur la tête, lors d'un contrôle policier, provoquant un malaise. Hospitalisé dans un état critique, il est déclaré mort le 5 janvier.

Six mois après son décès, l'affaire était devenue emblématique des violences policières après des révélations issues de l'expertise judiciaire: lors de sa mise au sol et de son menottage par les policiers, Cédric Chouviat a dit neuf fois
"j'étouffe"
en treize secondes, avant de faire un malaise.

Ses supplications rappellent la mort de George Floyd, un Afro-Américain étouffé en mai 2020 par un policier blanc à Minneapolis, drame qui avait déclenché une immense vague de manifestations aux Etats-Unis.

Le renvoi devant la justice des trois fonctionnaires est
"une étape importante, pour la famille de Cédric"
Chouviat et pour
"le traitement judiciaire des violences policières"
, a estimé Arié Alimi, avocat de la famille.

Les autres avocats de la famille ont regretté
"le choix de la qualification"
d'homicide involontaire
"qui dénature et occulte"
le caractère
"volontaire"
, selon eux,
"des violences"
.

Les magistrats instructeurs ont retenu des poursuites pour homicide involontaire après avoir conclu que le dossier
"ne permettait pas d'établir"
une
"intention de porter atteinte"
à M. Chouviat, mais l'objectif de
"parvenir à son menottage et son interpellation"
.

Sauf que
"plusieurs actions manifestement inappropriées ont vu leurs effets se conjuguer"
: un policier a maintenu avec son bras la tête de M. Chouviat au niveau du cou pendant une
"durée exagérément longue"
, tandis que les deux autres l'ont menotté sans
"prendre en compte la souffrance prévisible"
de M. Chouviat.

L'avocate de deux des policiers mis en cause a indiqué à l'AFP avoir fait appel du renvoi devant le tribunal.


À lire également:




#France
#enquête
#police
#homicide
#procès
#George Floyd
#Arié Alimi