Inde: Des hindous prient dans une mosquée d'une ville sainte hindoue

12:481/02/2024, jeudi
MAJ: 1/02/2024, jeudi
AFP
Les gens se frayent un chemin le long d'une rue devant des membres du personnel de police en faction près de la mosquée Gyanvapi à Varanasi le 31 janvier 2024.
Crédit Photo : Niharika KULKARNI / AFP
Les gens se frayent un chemin le long d'une rue devant des membres du personnel de police en faction près de la mosquée Gyanvapi à Varanasi le 31 janvier 2024.

Des fidèles hindous ont commencé à prier jeudi à l'intérieur d'une mosquée située à Varanasi, l'ancienne Bénarès, au lendemain d'une décision de justice les autorisant à pratiquer leur culte dans ce site très sensible, ont rapporté des médias. 

La mosquée Gyanvapi se trouve à Varanasi (Bénarès), lieu sacré de l'hindouisme célèbre pour ses bûchers funéraires au bord du Gange dans l'Etat de l'Uttar Pradesh (Nord) et une des plus anciennes villes du monde. 


Mercredi, un tribunal de cette ville a autorisé les fidèles hindous à prier dans le sous-sol de la mosquée et enjoint aux autorités de
"prendre les dispositions nécessaires dans les sept prochains jours"
afin de permettre le culte.

La chaîne de télévision NDTV a rapporté que des membres de la famille de prêtres hindous ont commencé à prier dans le sous-sol de la mosquée aux premières heures du jour.



La mosquée Gyanvapi a été érigée au XVIIe siècle par l'empereur moghol Aurangzeb, dans cette ville où des hindous, venus de tout le pays, viennent incinérer leurs proches au bord du Gange. 


Des militants hindous estiment que le sanctuaire islamique a été construit à l'époque moghole sur les ruines d'un temple hindou. Un temple dédié à Shiva, le dieu hindou de la destruction, se dresse près de la mosquée controversée.


Dans la ville voisine d'Ayodhya, le Premier ministre indien Narendra Modi, dont le parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP) est au pouvoir depuis 2014, vient d'inaugurer lors d'une imposante cérémonie un temple construit sur un terrain où se trouvait une mosquée pendant des siècles.


La mosquée Babri d'Ayodhya avait été démolie en 1992 par des fanatiques hindous en 1992. Des émeutes interconfessionnelles, parmi les pires de l'histoire de l'Inde indépendante, avaient ensuite éclaté et plus de 2.000 personnes, musulmanes pour la plupart, avaient péri dans tout le pays.

Depuis les années 1980, le BJP soutenait avec grand zèle la construction d'un temple dédié au dieu Râma, avatar de Vishnou, sur le site de la mosquée Babri. M. Modi en avait posé la première pierre en 2020 après le feu vert de la Cour suprême l'année précédente. 


La rhétorique du BJP suscite l'inquiétude croissante de la minorité musulmane du pays, forte de quelque 210 millions de personnes.


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