Tariq Hameed Karra, président régional du Congrès national indien (INC), salue ses partisans après avoir remporté les élections législatives à Srinagar, le 8 octobre 2024.
Les partis d'opposition au Premier ministre indien Narendra Modi ont remporté les élections locales dans la région du Cachemire indien, selon les résultats publiés mardi, cinq ans après que le territoire a été placé sous tutelle par le gouvernement central de New Delhi.
En 2019, Narendra Modi avait brusquement révoqué le statut de semi-autonomie du Cachemire, une région majoritairement musulmane, en y déployant massivement l'armée et en coupant toutes les communications. Depuis, le Cachemire est dirigé par un gouverneur nommé par New Delhi, et ces premières élections locales depuis dix ans sont perçues comme un test des revendications d'autonomie de la population locale.
Selon la commission électorale, l'alliance de la Conférence nationale (NC) et du Congrès a remporté au moins 46 des 90 sièges de l'assemblée locale, devançant largement le Bharatiya Janata Party (BJP), le parti au pouvoir dirigé par Narendra Modi, qui a obtenu 27 sièges. Cette alliance devrait ainsi former le prochain gouvernement local.
"Nous sommes satisfaits des résultats et espérons que nos droits politiques seront rétablis"
, a déclaré l'élu Jahangir Ahmad, devant une foule réunie devant le domicile d'Omar Abdullah, pressenti pour diriger l'exécutif local. Le président de la NC, Farooq Abdullah, a affirmé que ce résultat constituait un
"verdict"
contre le gouvernement Modi.
Depuis 1989, le Cachemire indien est le théâtre d'une insurrection séparatiste qui a fait des dizaines de milliers de victimes, qu'elles soient soldats, rebelles ou civils. Environ 500 000 soldats indiens y sont déployés pour combattre ce mouvement. La mise sous tutelle du Cachemire s'est accompagnée d'arrestations de masse et de restrictions sur l'accès à Internet, largement critiquées par les organisations de défense des droits humains.
Durant la campagne, Narendra Modi a souligné avoir rétabli la sécurité et relancé l'économie dans cette région. Toutefois, des incidents armés continuent de s'y produire régulièrement, et le taux de chômage reste bien plus élevé que la moyenne nationale.
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