Le secrétaire général de l'ONU alerte contre un "risque élevé" d'effondrement total du réseau d'aide humanitaire à Gaza

10:179/12/2023, samedi
MAJ: 9/12/2023, samedi
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Des personnes tirant des chariots transportant des sacs d'aide humanitaire à distribuer aux Palestiniens, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 26 novembre 2023.
Crédit Photo : MOHAMMED ABED / AFP
Des personnes tirant des chariots transportant des sacs d'aide humanitaire à distribuer aux Palestiniens, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 26 novembre 2023.

Le système de soutien humanitaire dans la bande assiégée de Gaza risque un "effondrement total" face au bilan sans précédent de travailleurs de l'ONU tués, a alerté, ce vendredi, le secrétaire général Antonio Guterres.

Il y aurait des
"conséquences dévastatrices"
si le réseau humanitaire venait à faire défaut, et si cela devait se produire, cela
"entraînerait un effondrement complet de l'ordre public et une pression accrue en faveur de déplacements massifs vers l'Égypte"
, a déclaré António Guterres.

"Je crains que les conséquences ne soient dévastatrices pour la sécurité de toute la région"
, a-t-il déclaré au Conseil de sécurité, avant le vote prévu d'un projet de résolution exigeant un cessez-le-feu humanitaire immédiat, mettant fin aux hostilités.


"Le risque d'effondrement du système humanitaire est fondamentalement lié à l'absence totale de sécurité pour notre personnel à Gaza, ainsi qu'à la nature et à l'intensité des opérations militaires, qui limitent sévèrement l'accès aux personnes qui en ont désespérément besoin",
a ajouté Guetrres.

L'Office de secours des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) facilite actuellement l'aide à plus de 2,2 millions de Palestiniens à Gaza, dont plus de 1,2 million de personnes qui ont trouvé refuge dans les installations de l'organisation.


L'organisme onusien a averti que la situation s'approche d'un
"point de non-retour"
dans l'enclave côtière
"où le mépris flagrant du droit international humanitaire blesse notre conscience collective".

Au moins 133 employés de l'UNRWA ont été tués, ce qui fait de la guerre à Gaza le conflit le plus meurtrier pour le personnel de l'ONU dans l'histoire de l'organisme international. De plus, 91 installations de l'UNRWA ont été endommagées pendant le conflit et de nombreux employés des Nations unies ont été tués chez eux aux côtés de leurs familles.


Dans un même temps, Guterres a déclaré que les Palestiniens de Gaza
"sont sommés à se déplacer comme des flippers humains ricochant entre des fragments de plus en plus petits du sud (de la bande de Gaza), sans aucune des bases de survie",
faisant allusion aux ordres émis par les Israéliens pour que les gens quittent les zones qu'ils envisagent de bombarder. Le secrétaire général a toutefois averti qu'
"il n'y a pas d'endroits sûrs à Gaza".

"La population de Gaza regarde l'abîme. La communauté internationale doit faire tout son possible pour mettre fin à son calvaire. J'exhorte le Conseil à ne ménager aucun effort pour faire pression en faveur d'un cessez-le-feu humanitaire immédiat, de la protection des civils et de l'acheminement urgent des aides vitales",
a-t-il souligné.

Les yeux du monde et les yeux de l'histoire nous regardent.

Guterres a invoqué l'article 99 de la Charte des Nations unies, dans la journée du mercredi, et ce, pour la première fois depuis qu'il a pris la tête de l'organisation en 2017 pour instaurer un cessez-le-feu, affirmant que les conditions actuelles rendent impossible de mener des
"opérations humanitaires significatives".

Au moins 17 487 Palestiniens ont été tués et plus de 46 480 autres blessés lors des attaques aériennes et terrestres incessantes contre la bande de Gaza, depuis le 7 octobre, à la suite d'une attaque transfrontalière menée par le mouvement palestinien Hamas.


Du côté israélien, le bilan des victimes de l'attaque du Hamas fait état de 1 200 morts, selon les chiffres officiels.


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