Les Sénégalais voteront dimanche pour élire leur nouveau Parlement, un scrutin lors duquel les dirigeants espèrent obtenir une majorité solide pour tenir la promesse de rupture qui leur a permis de remporter la présidentielle il y a huit mois.
Le président Bassirou Diomaye Faye, largement élu en mars, a dissous l'Assemblée en septembre, dès que la Constitution le lui permettait, déclenchant ainsi ces législatives anticipées.
Près de huit mois après son élection, les Sénégalais attendent encore que M. Faye et son Premier ministre, Ousmane Sonko, répondent aux fortes attentes d’une population majoritairement jeune, dont beaucoup luttent pour trouver un emploi et subvenir à leurs besoins.
Le chômage et l'inflation restent élevés, la croissance est en ralentissement et les nouveaux dirigeants déclarent avoir trouvé des caisses publiques quasiment vides.
Chaque mois, des centaines de Sénégalais continuent de partir en pirogues vers l'Europe, et des dizaines ont péri dans l'Atlantique cette année.
Pour ou contre Sonko
Le scrutin à un tour permettra de renouveler pour cinq ans les 165 sièges du Parlement monocaméral, où le camp de l'ancien président Macky Sall détenait la majorité. Plus de 40 listes sont en compétition.
Après trois années de tensions sous Macky Sall, marquées par des crispations avant la présidentielle, ces législatives étaient l'occasion de renouer avec la tradition démocratique dont le Sénégal est fier, dans une région secouée par des coups d’État.
El Hadji Mamadou Mbaye, enseignant-chercheur à l'université Gaston Berger, résume:
Le véritable enjeu, c'est pour ou contre Ousmane Sonko.
Reddition de comptes
Cependant, pour certains, comme les sinistrés des inondations dans l'est et le nord du pays, ou Iba Ka, chauffeur de moto-taxi à Matam, qui estime que les autorités ne font rien pour lui, ou encore Martine Diouf, femme de ménage de 40 ans luttant pour nourrir ses six enfants à Dakar, Ousmane Sonko n'incarne pas la solution.
L’opposition, cependant, les accuse d’inaction, d’amateurisme et de chercher des règlements de comptes.
M. Sonko insiste sur la nécessité pour les anciens dirigeants, dont l'ex-président Sall, de répondre devant la justice de leur gestion et de la crise des dernières années.
Les bureaux de vote ouvriront à 08h00 (locales et GMT) et fermeront à 18h00 pour les 7 millions d’électeurs.