A Dhangri au Cachemire, Sanjeet Kumar, un employé municipal, est encore sous le choc après la mort récente de sept hindous au cours d'une attaque séparatiste dans ce village. Mais il est déterminé à se défendre depuis que les soldats indiens lui ont donné un fusil et des munitions.
Les troupes gouvernementales ont ainsi armé plus de 150 habitants de cette localité qui ont aussi suivi une formation au maniement de ces armes.
Mais je suis maintenant prêt et capable de me battre. Quiconque devient un traître à notre nation devient ma cible.
Cette région himalayenne, revendiquée par les deux voisins dotés de l'arme nucléaire, a été le théâtre de plusieurs guerres pour son contrôle à la suite de la partition de l'empire britannique des Indes en 1947.
Des dizaines de milliers de civils, de militaires et de rebelles ont péri dans ces combats.
5.000 hindous armés
Plusieurs communes à forte population hindoue ont désormais leurs "Village Defence Guards", des milices civiles constituées l'an dernier à l'initiative du ministre indien de l'Intérieur, Amit Shah, après une série de meurtres de policiers et d'hindous au Cachemire.
Les habitants de Dhangri traumatisés par l'attaque - attribuée par la police à des séparatistes situés au Pakistan - redoutent un nouvel assaut.
Selon un officier des troupes paramilitaires indiennes, les villageois nouvellement armés sont dans un tel état d'alerte permanent que son unité les avertit de chaque patrouille nocturne pour qu'elle ne soit pas prise pour cible par erreur.
L'Inde a créé une milice civile, au milieu des années 1990, en tant que première ligne de défense quand la rébellion armée contre le pouvoir indien au Cachemire était à son apogée.
Les organisations veillant au respect des droits humains ont accusé des membres de ces comités de s'être rendus coupables d'atrocités.
Au moins 210 cas de meurtres, de viols et d'extorsions imputés aux milices ont fait l'objet de poursuites judiciaires, d'après les registres officiels. Moins de deux pour cent des accusés ont été condamnés.
Pour M. Gupta, il s'agissait d'actes individuels et non pas de crimes organisés au sein des milices.
J'utiliserai mon arme
A Dhangri, les milices ont été prévenues par des formateurs de la Central Reserve Police Force (CRPF) -une organisation de police paramilitaire - que le recours à mauvais escient aux armes entraînerait des poursuites.
Trois personnes sont mortes accidentellement depuis la création des Village Defence Guards.
Mais l'initiative fait des envieux dans les villages des environs de Dhangri, qui réclament eux aussi des armes.