Macron suspend la réforme électorale contestée en Nouvelle-Calédonie

16:3012/06/2024, mercredi
MAJ: 12/06/2024, mercredi
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Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse au Pavillon Cambon Capucines à Paris, en France, le 12 juin 2024.
Crédit Photo : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse au Pavillon Cambon Capucines à Paris, en France, le 12 juin 2024.

Le Président français, Emmanuel Macron, a prononcé, ce mercredi, les mots tant attendus à Nouméa. La réforme du corps électoral qui avait mis le feu aux poudres en Nouvelle-Calédonie est "suspendue", a-t-il annoncé, lors de sa conférence de presse.

Cette décision intervient après les votes du Sénat le 2 avril et de l'Assemblée nationale le 14 mai, le projet devait encore être adopté par le Parlement réuni en Congrès à Versailles. Ce scénario est devenu hautement improbable après la dissolution surprise de l'Assemblée nationale, dimanche soir.


De facto, le chef d'État français ne peut convoquer de Congrès depuis la dissolution de l'Assemblée.

"Nous pouvons convenir ensemble que les élections européennes auront eu raison de la loi constitutionnelle"
, a écrit le Parti de libération kanak (Palika), dans un communiqué publié ce mercredi. Le mouvement indépendantiste modéré appelle désormais à
"lever les barrages et les blocages".

Environ 25 000 habitants, natifs ou résidents depuis dix ans, auraient pu intégrer la liste électorale, au risque de marginaliser le peuple autochtone kanak, selon les accusations des indépendantistes.

Le mois dernier, l'annonce du projet de réforme avait provoqué des émeutes et des violences sans précédent, depuis les années 1980 sur le
"Caillou".

Affirmant vouloir
"donner toute sa force au dialogue sur place et au retour à l'ordre",
ce mercredi, Emmanuel Macron a déclaré:

J'ai décidé de suspendre [le projet] parce qu'on ne peut pas laisser l'ambiguïté dans la période.

La flambée de violences en Nouvelle-Calédonie a fait neuf victimes en un mois. Mardi, un homme, blessé le 29 mai par un gendarme au nord de Nouméa, a succombé à ses blessures. L'homme, qui avait ouvert le feu sur les forces de l'ordre, avait été blessé par balles par le GIGN.

Pour rappel, le Président français avait annoncé, dimanche soir, la dissolution de l'Assemblée nationale, après les résultats des élections européennes. Les Français sont appelés aux urnes le 30 juin (premier tour) et le 7 juillet (second tour) pour des législatives anticipées.


Le Rassemblement national est arrivé largement en tête du scrutin européen avec 31,47 % des voix, suivi, loin derrière, par la liste de la candidate
"macroniste"
Valérie Hayer, qui a collecté 14,56 % des voix, selon les résultats définitifs annoncés lundi en fin d'après-midi par le ministère de l'Intérieur.

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