À la veille du match de Ligue des Nations entre la France et Israël, prévu ce jeudi au Stade de France, le député Thomas Portes (La France Insoumise) a vivement exprimé son opposition à la tenue de cette rencontre. Lors d'une interview avec Anadolu, il a réitéré la demande de son groupe parlementaire d'annuler l'événement, qu'il qualifie de "honte absolue".
Silence des institutions et responsabilité partagée
Répondant aux déclarations de la Fédération française de football (FFF), qui impute la responsabilité de la tenue du match à l'UEFA, Thomas Portes a dénoncé une attitude de dédouanement généralisée. Il a rappelé que, malgré la centralisation des décisions à l'échelle internationale, des leviers existent à différents niveaux pour agir.
Le député a également interpellé le Gouvernement français et la FFF, affirmant qu'ils auraient pu s'opposer à la tenue du match en invoquant des motifs éthiques ou politiques. Selon lui, la situation actuelle révèle un manque de courage politique:
Tout le monde se renvoie la balle, mais personne ne prend ses responsabilités.
Appel aux footballeurs français
Interrogé sur un éventuel appel envers les footballeurs, Thomas Portes espère que les joueurs français profiteront de cette occasion pour afficher leur solidarité envers le peuple palestinien, même si le match se déroule comme prévu. Il a cité des exemples de sportifs engagés par le passé, comme les footballeurs américains ayant protesté après la mort de George Floyd ou encore François Moncla, ancien capitaine de l'équipe de France de rugby, qui avait dénoncé l'apartheid en Afrique du Sud. Et de souligner:
Les footballeurs français doivent comprendre qu'ils sont des ambassadeurs, et qu'ils ont le pouvoir d'envoyer un message fort.
Contexte explosif et mobilisations
Le débat autour de la tenue de ce match soulève des questions plus larges sur la politisation du sport et l'hypocrisie des institutions internationales. À plusieurs reprises, des États ont été exclus de compétitions sportives pour des raisons politiques. Pourquoi ce même principe ne s'appliquerait-il pas à Israël, accusé de violations graves du droit international, s'interroge le député.
Situation humanitaire à Gaza
Depuis une attaque transfrontalière du Hamas en octobre 2023, Israël poursuit son agression sur la bande de Gaza, malgré une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies appelant à un cessez-le-feu immédiat.