Mexique: au moins 24 morts, dont plus de 10 policiers, dans trois attaques armées

12:1424/10/2023, mardi
MAJ: 24/10/2023, mardi
AFP
Inspection policière dans la zone où de nombreux policiers ont été tués lors de l'embuscade menée par des criminels à Coyuca de Benítez, au Mexique, le 23 octobre 2023.
Inspection policière dans la zone où de nombreux policiers ont été tués lors de l'embuscade menée par des criminels à Coyuca de Benítez, au Mexique, le 23 octobre 2023.

Trois attaques armées ont fait au moins 24 morts, dont plus de 10 policiers, lundi dans trois États du sud du Mexique en proie à la violence liée au trafic de drogue, selon les autorités locales.

Une patrouille de police a été attaquée dans la ville de Coyuca de Benítez, dans l'État de Guerrero (sud-ouest), faisant au moins treize morts et deux blessés, selon le bureau du procureur local, qui n'a pas précisé le nombre de policiers morts dans l'attaque. 


Il avait toutefois précédemment indiqué que
"onze membres de la police municipale"
avaient perdu la vie.

Quatre civils et un policier ont également été tués lors d'une autre attaque armée dans la ville de Tacambaro, dans l'État voisin de Michoacan.

Ces deux régions, couloirs stratégiques pour le trafic de drogue le long de la côte pacifique, sont le théâtre fréquent d'actions criminelles attribuées aux puissants cartels mexicains.


Six autres personnes sont mortes dans une fusillade entre des trafiquants de drogue présumés dans la localité de San Miguel Canoa (État de Puebla, centre), à environ 120 km de Mexico.

À Coyuca de Benitez, la patrouille attaquée escortait le déplacement du secrétaire local à la sécurité, a déclaré le procureur adjoint de l'Etat de Guerrero, Alejandro Hernandez.


Le maire de la ville, Ossiel Pacheco, a pour sa part confirmé dans un communiqué que deux fonctionnaires locaux avaient perdu la vie, dont le secrétaire local à la sécurité Alfredo Alonso Lopez.


Lopez avait pris ses fonctions en décembre 2022 après la démission de son prédécesseur qui avait été victime d'une attaque armée, a rappelé la presse locale.  


"Nous n'avions pas eu connaissance de menaces contre des fonctionnaires"
de Coyuca de Benítez, a pour sa part affirmé Hernandez. 

Le procureur adjoint n'a pas fourni de détails sur les circonstances de l'attaque, mais la presse locale a indiqué qu'il s'agissait d'une embuscade près d'une école. 

Des images circulant sur les réseaux sociaux montrent plusieurs personnes en uniforme, allongées face contre terre, les mains liées, et apparemment sans vie.


"Violence préélectorale"


L'attaque, dans l'État voisin de Michoacan, a fait cinq morts et deux blessés lorsque des hommes armés ont attaqué le frère du maire de la ville de Tacambaro, selon le bureau du procureur local.


Un employé de restaurant et un policier municipal figurent parmi les victimes, tandis que le frère du maire a été blessé.

Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, on voit des hommes armés ouvrir le feu avant de s'enfuir à bord de plusieurs véhicules.


Le Mexique a enregistré plus de 420.000 assassinats depuis le lancement en 2006 d'une offensive militaire anti-drogue controversée. Depuis lors, le taux de meurtres du pays a triplé pour atteindre 25 pour 100.000 habitants. Plus de 110.000 disparitions ont également été enregistrées dans le pays, la majeure partie depuis 2006, et la plupart attribuées à des organisations criminelles.


Les États du Guerrero et de Michoacan sont réputés parmi les plus violents en raison de la lutte entre gangs rivaux de narcotrafiquants et forces de sécurité.


Le Guerrero, qui abrite la célèbre station balnéaire d'Acapulco, est l'un des États les plus pauvres du Mexique.


La violence contre les fonctionnaires locaux s'intensifie souvent à l'approche des périodes électorales, or en 2024 se tiendront les scrutins présidentiel et législatif.


Analyste à l'International Crisis Group, Falko Ernst.

"Le Guerrero connaît depuis longtemps l'un des conflits armés les plus compliqués du Mexique, mais les niveaux actuels de violence préélectorale sont extraordinaires"
, a indiqué sur le réseau X (ex-Twitter) Falko Ernst, analyste à l'International Crisis Group.

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