France: des personnalités dénoncent le risque d'embrasement dans la région après l'assassinat d'Ismaïl Haniyeh

18:0731/07/2024, mercredi
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Le chef du bureau politique du mouvement de résistance palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh.
Crédit Photo : YASSER AL-ZAYYAT / AFP
Le chef du bureau politique du mouvement de résistance palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh.

Depuis l'annonce de la mort du leader du Hamas, Ismaïl Haniyeh, par le bureau politique du mouvement, mercredi à l'aube, les réactions se multiplient en France.

Plusieurs personnalités ont en effet pris la parole depuis le début de la journée, pour faire état de leurs craintes et insister sur les risques qui planent désormais sur la région, alors qu'Ismaïl Haniyeh était l'un des principaux interlocuteurs dans les négociations en faveur d'un cessez-le-feu.


Si la France reste à ce stade silencieuse sur les récents développements, plusieurs spécialistes prennent la parole, dont le journaliste spécialiste du Moyen-Orient, Georges Malbrunot qui estimait dès mercredi matin, que la frappe qui a coûté la vie a Ismaïl Haniyeh alors qu'il se trouvait à Téhéran, montre que l'Etat Hébreu
"renoue avec sa politique d'assassinats ciblés de hauts-cadres de formations ennemies".

"En l'espace de moins de 24 heures, à Beyrouth au Liban, Fouad Shukr, un des principaux responsables militaires du Hezbollah, a été visé et tué par un tir israélien, en représailles à l'attaque imputée au Hezbollah qui a tué 12 enfants druzes sur le plateau du Golan. Et ce matin, c'est la vitrine politique du Hamas, son chef politique, Ismaïl Haniyeh qui a été éliminé à Téhéran"
relève Georges Malbrunot dans une publication sur le réseau social X,

Il estime que
"ce double assassinat marque une escalade dans la réponse israélienne au 7 octobre, en visant quasi-simultanément, cette fois-ci, de hauts-dirigeants de formations ennemies, et non plus des cadres militaires ou politiques de rang intermédiaire".


Il indique également que
"le lieu et le timing de l'assassinat du chef politique du Hamas Ismaïl Haniyeh sont extrêmement sensibles"
puisque l'Iran se sent désormais
"défiée chez elle".

S'agissant plus précisément
"du calendrier"
, le spécialiste français relève que l'exécution du chef du Hamas survient
"au moment où les Etats-Unis espéraient aboutir dans les négociations sur un cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages israéliens détenus par le Hamas".
Et de poursuivre:

Ismaïl Haniyeh était le négociateur en chef côté Hamas. Ces négociations vont être gelées, sinon stoppées.

Si Israël n'a pas commenté la mort du leader du Hamas, ni même revendiqué la frappe qui lui a coûté la vie, Georges Malbrunot laisse entendre que cette exécution était projeté par Tel Aviv.

Il explique, toujours sur le réseau social X qu'un
"responsable israélien (lui) confiait il y a un mois qu'il fallait que le pays où un assassinat ciblé israélien d'un cadre du Hamas pouvait avoir lieu soit un pays dont 'on est sûr que cela n'entraînera pas de conséquences diplomatiques' pour l'Etat hébreu".

Notant qu'il
"y avait l'Algérie, l'Irak et l'Iran, qui n'ont aucune relations diplomatiques avec Tel Aviv",
il conclut qu'
"Israël a opté pour l'Iran".

Interrogée à ce propos à l'antenne de France Info ce mercredi matin, la députée écologiste Sandrine Rousseau a quant à elle considéré que:


Netanyahu a choisi la solution la plus violente.

Elle estime de fait que
"les frappes sur le Hezbollah, les frappes contre le Hamas en Iran"
sont
"des facteurs d'aggravation de la situation"
et déplore qu'il n'y ait
"pas de recherche de paix".
Et de conclure:

On a l'impression qu'Israël est partie dans une guerre totale contre le Hamas au détriment de la sécurité des otages.

Ces déclarations interviennent alors qu'Ismaïl Haniyeh a trouvé la mort dans une frappe survenue dans la nuit de mardi à mercredi à Téhéran où il se trouvait pour assister à la cérémonie d'investiture du nouveau président iranien dans la soirée de mardi.


Pour rappel, faisant fi des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies exigeant un cessez-le-feu immédiat, Israël s'est attiré les foudres de la communauté internationale en poursuivant son offensive brutale sur Gaza depuis le 7 octobre 2023.


Plus de 39 360 Palestiniens ont été tués depuis lors, principalement des femmes et des enfants, et plus de 90 900 ont été blessés, selon les autorités sanitaires locales.

Plus de neuf mois après le déclenchement de la guerre israélienne, de vastes étendues de Gaza sont réduites à l'état de ruines et soumises à un blocus paralysant qui prive les habitants de denrées alimentaires, d'eau potable et de médicaments.


Israël est poursuivi pour génocide devant la Cour internationale de justice, dont la dernière ordonnance a enjoint Tel-Aviv de mettre immédiatement fin à son opération militaire à Rafah, où plus d'un million de Palestiniens avaient trouvé refuge avant que la ville ne soit envahie, le 6 mai dernier.


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