Ouzbékistan: référendum prévu pour renforcer le pouvoir du président

11:0815/03/2023, mercredi
MAJ: 15/03/2023, mercredi
AFP
Le Président ouzbek, Chavkat Mirzioïev. Crédit photo: ALEXEI DRUZHININ / SPUTNIK / AFP
Le Président ouzbek, Chavkat Mirzioïev. Crédit photo: ALEXEI DRUZHININ / SPUTNIK / AFP

Le référendum constitutionnel prévu fin avril en Ouzbékistan, pays autoritaire d'Asie centrale, proposera notamment d'introduire le septennat et d'autoriser le président actuel au pouvoir depuis 2016, Chavkat Mirzioïev, à briguer deux nouveaux mandats, selon le projet de Constitution publié mercredi.

"Le président est élu
(...)
pour un mandat de sept ans"
, contre cinq ans actuellement, indique le projet de révision constitutionnelle. Les personnes déjà au pouvoir
"ont le droit de se présenter
(...)
quel que soit le nombre de mandats consécutifs"
déjà exercés, selon ce document.

La nouvelle Constitution, qui modifie les deux tiers de la loi fondamentale actuelle mais maintient la limitation à deux mandats consécutifs, sera soumise à un référendum le 30 avril dans le pays le plus peuplé d'Asie centrale avec quelque 35 millions d'habitants.


Arrivé au pouvoir en 2016, M. Mirzioïev, a été réélu pour cinq ans avec plus de 80% des voix en octobre 2021 à l'issue d'un scrutin exempt de véritable concurrence, selon les observateurs internationaux.

La révision constitutionnelle permettrait à cet homme de 65 ans de se représenter en 2026 et s'il était réélu, de rester au pouvoir jusqu'en 2033, voire 2040 en cas de nouvelle réélection.


Validé quasi unanimement par les deux chambres du Parlement, le projet prévoit également de faire de l'Ouzbékistan un
"Etat social"
"l'être humain, sa vie, sa liberté, son honneur et sa dignité sont les valeurs suprêmes".

L'amendement constitutionnel qui prévoyait de réduire l'autonomie de la république du Karakalpakstan, région désertique d'Ouzbékistan et parmi les plus pauvres du pays, est abandonné.

Les 1er et 2 juillet 2022, des manifestations avaient éclaté au Karakalpakstan pour dénoncer ce projet de révision. Leur répression avait officiellement causé la mort de 21 personnes, Internet avait été coupé et l'état d'urgence instauré.


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