Plainte contre un juge: les droits du Premier ministre ont été "bafoués", juge Sánchez

16:4331/07/2024, mercredi
AFP
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez.
Crédit Photo : JAVIER SORIANO / AFP
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez.

Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a justifié mercredi sa plainte contre le juge qui l'a convoqué dans l'enquête contre sa femme en assurant que les "droits" inhérents à sa fonction de Premier ministre avaient été "bafoués".

L'objectif de cette procédure est de
"défendre la fonction de chef de gouvernement",
a assuré mercredi M. Sánchez, en estimant que les
"les droits"
inhérents à cette fonction avaient été
"bafoués"
par le juge,
"ni plus, ni moins".

Avec cette plainte,
"on défend la dignité"
du poste de chef du gouvernement et
"on appelle à la séparation des pouvoirs"
, a insisté lors d'une conférence de presse le dirigeant socialiste.

L'Avocat général de l'Etat espagnol a annoncé mardi porter plainte au nom du Premier ministre contre le juge Juan Carlos Peinado, chargé de l'enquête pour corruption et trafic d'influence visant l'épouse de M. Sánchez, Begoña Gómez. 

Cette plainte porte sur des faits présumés de
"prévarication"
, c'est-à-dire des manquements aux obligations d'une charge. Elle a été déposée le jour de la convocation comme témoin du Premier ministre par le juge Peinado.

Lors de cette audition, organisée au palais de la Moncloa, résidence officielle du Premier ministre, Pedro Sanchez a fait valoir son droit au silence, comme le droit espagnol l'y autorise.


Le responsable socialiste s'était dit la semaine dernière disposé à témoigner dans cette affaire, mais uniquement par écrit - un droit garanti par le code pénal pour les ministres et le chef du gouvernement.

Or cette demande avait été rejetée par la justice, au grand dam du responsable socialiste, qui dénonce depuis le début de l'affaire une
"campagne de harcèlement"
soutenue par les partis d'opposition.

"L'opposition affabule"
dans ce dossier, a-t-il insisté mercredi, en dénonçant une
"non affaire".
Cette procédure
"découle de la frustration et de l'impuissance d'une opposition qui a renoncé à la bataille des idées"
, a-t-il ajouté.

Begoña Gómez, qui dirige un master l'université Complutense de Madrid, est accusée d'avoir utilisé les fonctions de son mari dans le cadre de ses relations professionnelles, notamment avec l'homme d'affaires Juan Carlos Barrabés.


L'opposition s'appuie sur cette affaire pour multiplier depuis des semaines les critiques contre M. Sánchez, par ailleurs fragilisé par l'absence d'une majorité stable au Parlement.


À lire également:




#Espagne
#Pedro Sánchez
#Begoña Gómez
#Enquête