La vice-présidente des Philippines, Sara Duterte.
Un groupe de personnes a déposé jeudi une plainte en destitution contre la vice-présidente des Philippines, Sara Duterte.
Il s'agit de la troisième procédure de ce type engagée contre elle.
La plainte accuse Mme Duterte d’avoir
"dépensé de façon anormale"
des millions de dollars en tant que vice-présidente et lorsqu’elle dirigeait le ministère de l'Éducation. Elle est également accusée d’avoir comploté pour assassiner l’actuel président, Ferdinand Marcos.
"La destitution est la ligne de défense nécessaire et ultime contre la corruption aux plus hauts échelons de la fonction publique"
, affirme le texte des plaignants, selon lequel Mme Duterte
"ne peut pas être vice-présidente une minute de plus"
.
Âgée de 46 ans, Sara Duterte était pressentie pour succéder à son père, Rodrigo Duterte, lors des élections présidentielles de 2022, mais elle s’est retirée en faveur de Ferdinand Marcos, fils de l’ancien dictateur du même nom. Elle s’est alliée à lui avant d’être élue vice-présidente.
Cependant, l’alliance entre ces deux dynasties politiques a récemment éclaté à l’approche des élections de mi-mandat prévues l’année prochaine.
En novembre, lors d’une conférence de presse, Mme Duterte avait déclaré qu’elle avait donné l’ordre de tuer Ferdinand Marcos si elle venait à être tuée. Elle a ensuite nié toute menace de mort, décrivant ses propos comme une expression de sa
"consternation"
face aux échecs de l’administration Marcos.
Deux autres plaintes de destitution avaient déjà été déposées au Parlement par des coalitions distinctes de militants. La procédure de destitution nécessite l'approbation d’au moins un tiers des députés de la chambre basse et des deux tiers de la chambre haute pour aboutir.
Pour l’instant, les perspectives de succès restent incertaines. La commission de la justice de la chambre basse a indiqué jeudi qu’aucune des trois plaintes déposées contre Mme Duterte n’avait encore fait l’objet d’une audience publique, une étape préalable à tout vote.
De son côté, le président Ferdinand Marcos a découragé publiquement les députés de voter la destitution de sa vice-présidente.
"Rien de tout cela ne contribuera à améliorer la vie d’un seul Philippin"
, a-t-il déclaré en novembre.
"En ce qui me concerne, il s’agit d’une tempête dans un verre d’eau."
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