Rafah: une résolution du Conseil de sécurité "n'aiderait pas", selon les États-Unis

La rédaction
10:3330/05/2024, jeudi
AFP
Le texte, sur lequel aucun vote n'est programmé à ce stade, exige également "un cessez-le-feu immédiat respecté par toutes les parties" et "la libération sans condition de tous les otages".
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Le texte, sur lequel aucun vote n'est programmé à ce stade, exige également "un cessez-le-feu immédiat respecté par toutes les parties" et "la libération sans condition de tous les otages".

Une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l'ONU "n'aiderait pas", ont estimé mercredi les États-Unis, en réponse à un projet de texte algérien exigeant un cessez-le-feu et l'arrêt immédiat de l'offensive israélienne à Rafah.

Après une frappe aérienne israélienne dimanche, visant un camp de tentes à Rafah qui a tué au moins 45 personnes et déclenché des incendies qui se sont rapidement propagés dans les logements de fortune, l'Algérie a distribué mardi aux autres membres du Conseil de sécurité un projet de résolution qui
"décide qu'Israël, puissante occupante, doit arrêter immédiatement son offensive militaire et toute autre action à Rafah",
selon le texte vu par l'AFP.

Le texte, sur lequel aucun vote n'est programmé à ce stade, exige également
"un cessez-le-feu immédiat respecté par toutes les parties"
et
"la libération sans condition de tous les otages".

Nous ne pensons pas qu'une nouvelle résolution va changer la dynamique sur le terrain.

Cela
"n'aiderait probablement pas"
, a déclaré l'ambassadeur américain adjoint à l'ONU Robert Wood, répétant que les États-Unis, qui n'hésitent pas à utiliser leur veto au Conseil pour protéger leur allié israélien, privilégient toujours des négociations dans la région pour parvenir à une trêve.

Le texte algérien
"est déséquilibré et ne mentionne pas un simple fait (...), il ne dit pas que le Hamas est responsable de ce conflit",
a renchéri à Washington John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, estimant que le chef du mouvement de résistance palestinien à Gaza Yahya Sinouar pouvait y mettre un terme en acceptant un accord de trêve. 

Début mai, des pourparlers indirects entre Israël et le mouvement palestinien, par l'entremise du Qatar, de l'Égypte et des États-Unis, n'avaient pas débouché sur un accord de trêve associée à la libération d'otages et de détenus palestiniens retenus par Israël.


Lors d'une nouvelle réunion mercredi du Conseil de sécurité de l'ONU, de nombreux États membres ont mis en avant la décision contraignante de la Cour internationale de justice qui a ordonné le 24 mai à Israël d'arrêter immédiatement son offensive militaire à Rafah.

"Ce Conseil doit s'exprimer de manière urgente sur la situation à Rafah et demander l'arrêt de cette offensive",
a insisté l'ambassadeur français Nicolas de Rivière.

"Quand cela va-t-il finir ? Qui peut y mettre un terme ?",
a lancé son homologue du Guyana Carolyn Rodrigues-Birkett, décrivant le
"sentiment d'impuissance"
de son pays
"face à la déshumanisation d'un peuple, au mépris de l'état de droit et à l'impunité".

Et pourtant nous ne pouvons pas nous permettre de rester silencieux, alors que bien trop ont été réduits tragiquement au silence, de façon définitive, dans cette guerre.

Depuis le début de la guerre à Gaza, le Conseil de sécurité peine à parler d'une seule voix.


Après deux résolutions principalement centrées sur l'aide humanitaire, il avait finalement exigé fin mars un
"cessez-le-feu immédiat"
pour la durée du ramadan; un appel précédemment bloqué plusieurs fois par les États-Unis, qui s'étaient cette fois abstenus.

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