Le président tunisien Kaïs Saïed a officialisé vendredi sa candidature à sa propre succussion.
Il briguerait ainsi un nouveau mandat lors de l'élection présidentielle qui doit se tenir le 6 octobre prochain.
C'est ce qui ressort d'un discours qu'il a prononcé depuis Borj El Khadra, localité située à l'extrême sud de la Tunisie et relevant du gouvernorat de Tataouine, selon une vidéo partagée par la présidence de la République tunisienne sur ses réseaux sociaux.
Le palais de Carthage (siège de la présidence de la République) avait annoncé le 2 juillet par voie de communiqué succinct que la prochaine élection présidentielle en Tunisie aura lieu le 6 octobre 2024.
Kaïs Saïed avait accédé à la magistrature suprême suite au deuxième tour de la présidentielle du 13 octobre 2019 qui l'avait opposé à Nabil Karoui (actuellement en exil), ancien propriétaire de la chaine télévisée "Nessma TV''.
Il avait remporté le scrutin avec un score de 72,7 % représentant plus de 3 millions d'électeurs, sur un corps électoral de près de 8 millions et une population de 11,5 millions de Tunisiens.
Deux ans après son élection, le 25 juillet 2021, dans un contexte de blocage politique et de crise économique, Kaïs Saïed, limoge le gouvernement, dissout l'Assemblée des représentants du peuple et le Conseil supérieur de la magistrature et commence à légiférer par décret-loi.
Le 25 juillet 2022, il organise un référendum pour modifier la Constitution de 2014, issue de la révolution, pour, notamment changer le régime politique de semi-parlementaire à un régime présidentiel donnant de larges prérogatives au Président.
La démarche de Kaïs Saïed est largement contestée à l'intérieur, notamment par les partis politiques et de nombreuses organisations de la société civile, alors que certains points de vue considèrent que l'action de Kaïs Saïed constituait un réajustement du processus révolutionnaire ayant renversé l'ancien président Ben Ali, un certain 14 janvier 2011.