
Reda Obaid, 18 ans, libéré dans le cadre d’un échange de prisonniers, est rentré chez lui à Jérusalem-Est atteint de la gale, maladie contractée en détention israélienne. Il raconte les conditions inhumaines qu'il a subies.
Malgré la joie de la famille de Reda Obaid, 18 ans, de le voir rentrer chez lui dans le quartier d'Isawiya à Jérusalem-Est, ils ont été sous le choc en découvrant son corps couvert de gale, une maladie de peau contractée en prison israélienne.
Son père, Mohammed, l’a immédiatement conduit à l’hôpital pour un bilan médical après l’avoir vu dans cet état à sa sortie de la prison de Moscobiyeh, à Jérusalem, où les autorités israéliennes l’ont libéré jeudi.
Arrestation et conditions de détention
Les forces israéliennes ont arrêté Obaid le 21 août 2024, le plaçant d'abord dans un centre de détention pour mineurs avant de le transférer dans une prison pour adultes. Il décrit des conditions inhumaines dans les deux établissements.
Obaid se souvient de son passage à la prison de Megiddo, où l'absence de literie l’a forcé à dormir sans couverture pendant dix jours.
La lutte contre la maladie
Obaid a contracté la gale peu après son arrestation.
Une liberté douce-amère
Obaid ne s’attendait pas à être libéré.
Mohammed ne savait rien des conditions de détention de son fils, ne le voyant que lors des audiences.
Interdiction de célébration
Mohammed a révélé que les services de renseignement israéliens lui avaient interdit d’organiser une célébration publique pour la libération de son fils.
Avant la libération des détenus à Jérusalem, les familles s’étaient rassemblées devant la prison de Moscobiyeh pour accueillir leurs proches.
Mohammed a été horrifié en découvrant l’état de son fils.
L’accord d’échange de prisonniers
La première phase de l’échange de prisonniers a débuté le 19 janvier avec la libération de trois femmes israéliennes en échange de 90 prisonniers palestiniens – femmes et mineurs – détenus en Palestine occupée, y compris à Jérusalem.
Cet accord en trois étapes, d’une durée de 42 jours par phase, prévoit la libération de 1 700 à 2 000 détenus palestiniens et arabes en échange de 33 captifs israéliens à Gaza, vivants ou décédés.
Depuis le 7 octobre 2023, la guerre génocidaire menée par Israël a tué plus de 47 500 Palestiniens, dont une majorité de femmes et d’enfants, et blessé plus de 111 600 personnes.
L'offensive israélienne a laissé plus de 11 000 personnes portées disparues et a provoqué une crise humanitaire catastrophique, entraînant la mort de milliers d’enfants et de personnes âgées.
La Cour pénale internationale a émis, en novembre dernier, des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.