Sénégal: premières greffes rénales laparoscopiques par des médecins turcs

11:0831/12/2025, Çarşamba
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Des médecins turcs ont réalisé avec succès, pour la première fois au Sénégal, des greffes de rein par laparoscopie, marquant une avancée majeure en transplantation.
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Des médecins turcs ont réalisé avec succès, pour la première fois au Sénégal, des greffes de rein par laparoscopie, marquant une avancée majeure en transplantation.

Des médecins turcs ont réalisé avec succès, pour la première fois au Sénégal, des greffes de rein à partir de donneurs vivants par méthode laparoscopique (fermée), marquant une étape majeure dans le développement de la transplantation d’organes dans le pays.

Une délégation de 19 spécialistes venus de la Türkiye, comprenant des chirurgiens, des néphrologues, des anesthésistes, des infirmiers et des coordinateurs de transplantation, s’est rendue à Dakar afin de mener ces premières interventions par voie laparoscopique.

Sous la supervision des médecins turcs, trois patients ont bénéficié d’une greffe de rein à partir de donneurs vivants à l’hôpital militaire d’Ouakam, dans la capitale sénégalaise.


L’équipe, arrivée au Sénégal avec le soutien de l’Agence turque de coopération et de coordination (TIKA) et du ministère turc du Commerce, et sous la coordination de la Fondation turque de transplantation d’organes, a contribué au renforcement des capacités locales en matière de transplantation.

S’exprimant auprès de la presse, le Pr Erdem Kinaci, responsable administratif de la chirurgie générale et directeur de la transplantation hépatique à l’hôpital de la ville de Cam et Sakura d’Istanbul, a indiqué que les trois opérations s’étaient déroulées avec succès.


Il a précisé que les greffes avaient été réalisées entre frères et sœurs, d’un oncle à son neveu et d’une mère à son fils, ajoutant que d’autres patients avaient été évalués, mais que certaines interventions n’avaient pu être menées pour des raisons médicales et immunologiques.


Une première historique pour le Sénégal


Soulignant que toutes les interventions sur les donneurs avaient été effectuées par méthode laparoscopique, le Pr Kinaci a déclaré que cette technique était appliquée pour la première fois dans l’histoire du Sénégal.


"En Türkiye, nous réalisons ces opérations par des méthodes laparoscopiques et robotiques. Le fait d’avoir mené l’ensemble des interventions sur les donneurs par méthode fermée constitue une avancée majeure pour le Sénégal"
, a-t-il affirmé.

Il a estimé qu’environ 1 000 patients par an auraient besoin d’une greffe de rein dans le pays, rappelant que l’insuffisance rénale à un stade avancé nécessite une hémodialyse régulière, un traitement coûteux et peu accessible dans de nombreuses régions du Sénégal. Il a ajouté:

La greffe de rein permet à des patients menacés de perdre la vie de retrouver l’espoir et de s’accrocher à la vie.

Le Pr Kinaci a indiqué que l’état général des patients était bon et que leur évolution clinique était satisfaisante. Il a également précisé que les patients avaient été évalués lors de réunions préopératoires, que la majorité des examens avaient été réalisés au Sénégal, tandis que certains tests avaient été confirmés en Türkiye.

Il a par ailleurs fait savoir que des échanges avaient eu lieu avec des responsables du ministère sénégalais de la Santé concernant la mise en place d’un système national de transplantation d’organes, incluant à terme le développement du don post-mortem.


"Les équipements ont été acheminés depuis la Türkiye"


Le Pr Birkan Bozkurt, professeur assistant et responsable du centre de transplantation rénale de l’hôpital de la ville de Cam et Sakura d’Istanbul, a indiqué que l’équipe avait participé aux opérations afin de partager son expertise avec les professionnels de santé sénégalais.

Il a souligné que l’accès limité à la dialyse dans les pays en développement rend les greffes de rein à partir de donneurs vivants particulièrement cruciales.


Le Pr Bozkurt a précisé que l’ensemble des équipements médicaux nécessaires aux opérations avaient été acheminés depuis la Türkiye et que les interventions avaient été précédées d’une longue phase de préparation.


"Si nous avons pu contribuer à améliorer la vie de ces patients, c’est pour nous une grande satisfaction"
, a-t-il déclaré, ajoutant que l’évolution clinique des patients était favorable et qu’aucune complication majeure n’était attendue.

Il a également indiqué que le Sénégal disposait d’un système de coordination de la transplantation dépendant du ministère de la Santé, principalement axé sur les greffes à partir de donneurs vivants, le développement du don post-mortem nécessitant davantage de temps et d’infrastructures.


"Je suis reconnaissante envers les médecins turcs"


Merry Nafissatou Loum, Sénégalaise de 54 ans ayant fait don de son rein à sa sœur de 49 ans, a déclaré que le diagnostic d’insuffisance rénale avancée avait été un choc pour la famille. Elle a expliqué:


Ma sœur souffrait déjà de diabète et d’hypertension. Lorsque nous avons appris que son insuffisance rénale avait atteint un stade avancé, je n’ai pas hésité à lui donner mon rein.

Elle a souligné que l’expertise des médecins turcs en matière de greffe rénale était bien connue dans la région, affirmant que leur présence constituait une source de confiance.


"Je suis reconnaissante envers les médecins turcs. Grâce à leur soutien, ma sœur pourra reprendre une vie normale"
, a-t-elle déclaré, ajoutant que sa foi lui avait donné la force nécessaire tout au long de ce processus.

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