L'horizon a bien failli s'assombrir pour "Mad Max" sur le tracé Enzo et Dino Ferrari d'Imola, en Italie. Parti en pole devant une marée rouge acquise à Ferrari, le triple champion du monde en titre a résisté jusqu'au bout au retour tardif de son poursuivant, Lando Norris (McLaren), pour remporter son 59e GP de F1, à l'issue d'une course restée longtemps sans saveur.
"Dans les dix derniers tours, j'étais à fond et j'ai vu Lando se rapprocher, je ne pouvais pas me permettre de faire trop d'erreurs",
a expliqué Verstappen à l'arrivée.
Au volant de sa surpuissante Red Bull, le Néerlandais a franchi la ligne d'arrivée avec moins d'une seconde d'avance sur le Britannique, vainqueur du précédent GP, à Miami début mai. Le champion en titre n’avait, lui, terminé "que" deuxième.
"Cela me fait mal de le dire, mais un ou deux tours de plus, je l'aurais eu",
a concédé Norris dimanche. Parti deuxième sur la grille
, "j'ai perdu trop de terrain par rapport à Max au début",
a-t-il détaillé.
"Mais on peut désormais le confirmer: nous sommes maintenant à la lutte pour les premières places avec Red Bull et Ferrari !"
Ferrari sur la dernière marche du podium
La première Ferrari, celle du Monégasque Charles Leclerc, a complété le podium de cette 7e manche de la saison sur 24.
Comme la plupart des équipes ce week-end, l'écurie au Cheval Cabré a apporté une série d'améliorations sur ses SF-24, cultivant l'espoir de gagner à domicile en Italie. En vain.
"Au moins, c'est un podium !"
, s'est tout de même consolé Leclerc.
"Je ne suis heureux que lorsque je gagne et aujourd'hui nous n'y sommes pas parvenus",
a-t-il reconnu.
L'autre Ferrari, pilotée par l'Espagnol Carlos Sainz, a terminé 5e, derrière la deuxième McLaren pilotée par l'Australien Oscar Piastri, 4e. Les deux Mercedes, conduites par les Britanniques Lewis Hamilton et George Russell, ont fini 6e et 7e.
Au championnat des pilotes, Verstappen compte désormais 48 points d'avance sur son nouveau dauphin, Leclerc. Le Monégasque a doublé au championnat l'autre Red Bull, celle du Mexicain Sergio Pérez, qui a échoué à une anonyme 8e place.
Totalement hors du coup depuis samedi, après sa sortie de piste lors des derniers essais libres où il a lourdement endommagé son Aston Martin, le double champion du monde 2005-2006 Fernando Alonso a terminé 19e. Il s'agit de son pire classement (hors abandon) avec l'équipe anglaise qu'il a rejointe début 2023.
Ce week-end a été l'occasion pour le paddock de rendre hommage à Ayrton Senna, décédé il y a trente ans sur ce même circuit d'Imola. Et comme un symbole, Verstappen avait décroché samedi sa 8e pole position consécutive depuis le GP d'Abou Dhabi en 2023, égalant ainsi le record établi par la légende brésilienne.
Sebastian Vettel, jeune retraité des circuits de F1, a, lui, piloté dimanche la McLaren MP4/8 de 1993 du Brésilien, porté par la clameur du public.
Plus tôt dans la semaine, le quadruple champion du monde allemand avait organisé un tour d'honneur à pied du circuit, en présence notamment des pilotes de F1, F2 et F3, avant d’observer une minute de silence à la mémoire de Senna dans le virage de Tamburello, où le pilote a trouvé la mort.
"Au-delà d'être un pilote incroyable (...), il représente bien plus",
a salué Vettel, tee-shirt aux couleurs du Brésil sur le dos flanqué du message "#Forever" ("Pour Toujours" en français).
"Il a été une figure de proue, une voix qui a milité pour l'éducation et contre la pauvreté".
La fondation "Instituto Ayrton Senna", créée quelques mois après sa mort, s'occupe aujourd'hui des enfants démunis.
Durant tout le week-end, pilotes et équipes ont également salué la mémoire de l'Autrichien Roland Ratzenberger, décédé un jour avant Senna dans un autre accident.