En fin d'année, c'est l'heure des comptes. Après la hausse de son budget de 10% l'an dernier, le comité d'organisation des Jeux de Paris-2024 repasse dépenses et recettes au tamis et va puiser plus de 100 millions d'euros dans son compte épargne tandis que l'Etat n'est pas encore en mesure de connaître la facture finale.
En décembre 2022, en raison notamment de l'inflation, le budget du Cojo a augmenté de 400 millions, atteignant 4,380 milliards d'euros. L'Etat et les collectivités avaient ajouté 111 millions d'euros de leur poche et une partie de la rallonge de l'Etat vient d'être votée dans un budget rectificatif (48 millions au total dont des crédits aussi pour la Société de livraison des ouvrages olympiques).
"Redéploiements" et "économies"
L'arrivée de LVMH comme grand sponsor - l'attente a duré des mois - en juillet 2023 a permis d'ajouter 150 millions dans la case recettes de sponsoring, qui doit in fine arriver à 1,2 milliard d'euros. Le reste des recettes proviendra de la billetterie et de la contribution du Comité international olympique (CIO).
Du côté de la Solideo, la Société de livraison des ouvrages olympiques, qui est en train de finir les ouvrages comme le village olympique à Saint-Denis, l'inflation, dans le sillage de la guerre en Ukraine, a fait grimper la facture.
La part publique du budget de la Solideo est de 1,7 milliard, selon le dernier document du budget 2024, sur 4,4 milliards.
Additionné avec le budget du Cojo, le budget des JO est actuellement de 8,8 milliards d'euros au total.
"Affinées au fur et à mesure"
Mais ce coût n'intègre pas toutes les dépenses engagées par l'Etat, notamment celles liées à la sécurité.
A ce stade, les documents budgétaires font état d'investissements publics de 2,44 milliards d'euros (dont 1,3 milliard pour l'Etat ou encore 260 millions pour la ville de Paris) mais mentionnent aussi d'autres dépenses.
Pour la sécurité, le chiffre de 200 millions d'euros a été cité pour les forces de sécurité intérieure par Gérald Darmanin. Le ministre de l'Intérieur vient de commencer de négocier avec les syndicats de police, qui demandent notamment des primes, pour les efforts demandés pour l'été 2024, sommes qui viendront s'ajouter à l'addition.
Le président de la Cour des Comptes, Pierre Moscovici, avait estimé à 3 milliards d'euros les investissements publics au final. Quant à l'Etat, il continue de dire qu'il ne faut pas craindre de dérapages. Mais, la réalité de tous les comptes ne pourra être connue complètement qu'après l'événement.