Le Cameroun est en ébullition depuis l’annonce, le 20 juin 2024, d’une hausse drastique du prix du timbre pour la Carte nationale d’identité (CNI). Passant de 2 800 à 10 000 francs CFA (de 5 à 17 dollars américains), cette augmentation de 250 % a provoqué une vague d’indignation au sein de la population camerounaise, déjà fragilisée par une conjoncture économique difficile. Toutefois, l’idée d’une confection de carte en 24 heures seulement séduit tout aussi grandement dans un pays où il faut parfois attendre une année pour recevoir le précieux sésame.
Il faut ajouter que cette mesure, censée contribuer à la modernisation et à la sécurisation du système d’identification, tombe au plus mauvais moment pour les Camerounais. En effet, le pays fait face à une inflation galopante qui affecte le pouvoir d’achat des ménages.
Les prix des denrées alimentaires, des transports et des services de base ne cessent d’augmenter, rendant la vie quotidienne de plus en plus difficile pour une grande partie de la population.
Fardeau supplémentaire ou opportunité d’amélioration du service ?
Pour plusieurs camerounais, l’obtention de la CNI devient probablement un luxe. En effet, le coût total de l’établissement de la carte, incluant les frais administratifs et les coûts indirects, peut atteindre près de 20 000 francs CFA (environ 34 dollars américains). Cette somme représente une charge financière importante, voire insurmontable, pour une grande partie des citoyens.
Des questions subsistent quant à la gestion des fonds
Outre l’indignation suscitée par la hausse du prix du timbre, des questions se posent également quant à la gestion des fonds collectés. En effet, 90 % du montant du timbre, soit 9 000 francs CFA, est reversé à Augentic, l’entreprise prestataire de la nouvelle CNI, tandis que l’État ne perçoit que 1 000 francs CFA.
Cette répartition des fonds suscite des interrogations sur la transparence et la justification d’une telle rémunération pour l’entreprise prestataire. Le gouvernement par le biais du Ministre des Finances Monsieur Louis Paul MOTAZE, a cependant rassuré les députés de la nécessité de l’augmentation et de l’utilisation responsable des fonds collectés, le 12 juillet dernier.
Vers des solutions alternatives ?
Jusqu’ici, le gouvernement ne semble pas reculer quant à l’application très prochaine de cette nouvelle tarification malgré les voix qui s’élèvent dans la société civile et au sein des populations car qu’on veuille l’admettre ou non, malheureusement, cette augmentation constitue une charge considérable pour les familles à faible revenu.
De nombreuses personnes réclament une révision de cette augmentation ou la mise en place de mesures pour la rendre plus accessible aux populations défavorisées. Espérons que l’état prenne en compte les préoccupations légitimes de la population et trouve des solutions pour garantir l’accès à la CNI à tous les Camerounais sans discrimination.