Solution de conservation de la viande au départ, le kilichi, désormais un symbole du Niger au-delà des frontières

La rédaction
14:3326/06/2024, mercredi
Yeni Şafak
Crédit Vidéo : Ulrich Yasser / Nouvelle Aube
Le kilichi est une spécialité des Haoussas, un peuple d’Afrique de l’Ouest qui viennent du Niger et du Nigéria.

Pour les Nigériens, le kilichi est une fierté nationale. Cette viande séchée et grillée au feu de bois est très prisée au Niger et dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest. Pensée au départ comme une solution de conservation des invendus de viande, la production de kilichi est désormais un secteur d’activité à part entière.

A Niamey la capitale nigérienne, l’Avenue de l’Oua est devenue très célèbre à cause des vendeurs de kilichi. Rebaptisée rue du kilichi par les amateurs, c’est là qu' il faut se rendre pour avoir toutes les variétés de cette viande séchée.


Depuis plus de quinze ans, Abdoul Wahab Souley, alias Rambo, gère son commerce sur l’avenue. C’est une activité qu’il a héritée de ses parents et se dit très heureux d’avoir suivi ce chemin.


"Parfois nous vendons jusqu'à 200 000 voire 500 000 francs CFA par jour. Même les jours où ça ne marche pas vraiment, nous avons au moins 150 000 francs CFA"
, explique Rambo.

Il indique que la clientèle est très variée. Les Nigériens sont naturellement les plus nombreux mais Abdoul Wahab signale que des acheteurs viennent du Mali, du Burkina, du Ghana, du Bénin ou encore du Togo.

"Quand par exemple, les étrangers viennent en mission ici, ils achètent du kilichi qu’ils vont offrir comme cadeau en provenance du Niger"
, détaille Rambo qui ajoute qu’il y a aussi des étrangers qui passent de grosses commandes pour aller revendre chez eux.

Le kilichi est une spécialité des Haoussas, un peuple d’Afrique de l’Ouest qui viennent du Niger et du Nigéria.

Jusqu’à une période récente, le kilichi était produit de façon totalement artisanale dans des conditions peu hygiéniques mais depuis le début de l’année  2024, les choses ont changé. Des partenaires du Niger ont aidé à moderniser l’activité. Ils ont notamment construit une unité de production ouverte à tous les acteurs de la filière.


A ce niveau le processus de production est rigoureusement servi. Il y a d’abord, la découpe de la viande qu'on débarrasse ensuite des ligaments et des graisses. Après cette étape, il y a le séchage de la viande découpée en fines lamelles. Il y a ensuite le trempage. Une sauce est d’abord préparée, on macère ensuite la viande dans la pâte d’arachide ou du gingembre tout en ajoutant un peu de sel de cuisine. Une fois terminé, ce délice culinaire est très prisé au Niger.


Désormais, les producteurs de kilichi visent plus de clients venant de l'extérieur. Pour cela, le président de l’association nigérienne des producteurs de kilichi pense qu’il y a d’abord des défis à relever.

"Ce qui nous manque, c'est seulement le volet emballage pour son exportation vers les pays étrangers. Nous avons été en Suisse et avons échangé avec les partenaires et sommes tous d'accord d'y importer nos produits. Mieux, nous avons eu un certificat qui nous en autorise"
, relate Idi Sahabi.

Par
Ulrich Yasser

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