Le 8 décembre marque un nouveau chapitre pour le peuple syrien, affirme le ministre turc des Affaires étrangères

La rédaction avec
18:0110/12/2025, mercredi
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Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, s'exprime au ministère fédéral des Affaires étrangères lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre fédéral des Affaires étrangères.
Crédit Photo : SOEREN STACHE / AFP
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, s'exprime au ministère fédéral des Affaires étrangères lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre fédéral des Affaires étrangères.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a déclaré mercredi que le 8 décembre marque "le début d’un nouveau chapitre" pour le peuple syrien. Il a souligné qu’une administration capable d’assumer pleinement les défis internes du pays représenterait une avancée majeure pour la région comme pour la communauté internationale.

S’exprimant à l’ouverture de la conférence
"La Syrie un an après: reprise et reconstruction"
organisée par la fondation SETA, Fidan a insisté sur le fait que cette date symbolise
"un nouveau jour, un nouvel espoir et un nouveau départ"
pour les Syriens, tout en rappelant qu’elle ne résout pas à elle seule tous les problèmes mais lance une nouvelle phase de reconstruction et de renouveau.

Unifier les groupes armés est essentiel


Fidan a rappelé que la réunification de toutes les forces armées au sein d’une seule armée nationale est indispensable pour préserver l’unité du pays et garantir le soutien extérieur.


Selon lui, les groupes ayant combattu l’ancien régime se sont désormais ralliés à la nouvelle administration et intégrés à l’armée nationale nouvellement constituée, ce qu’il qualifie de
"début très positif"
.

Il a ajouté que l’existence de forces armées multiples empêche toute stabilité économique, sécuritaire et institutionnelle: dans ces conditions,
"personne ne vient investir, au contraire, les gens fuient".

Revenant sur les récents troubles à Lattaquié, il a affirmé que malgré l’acceptation initiale du nouveau système par les acteurs régionaux et internationaux, des
"mécanismes de déstabilisation"
ont refait surface.

Il a toutefois salué la volonté de la nouvelle administration de traiter toutes les composantes de la société de manière équitable, même si des
"manquements initiaux"
ont dû être corrigés.

Le YPG doit comprendre qu’un pays ne peut avoir deux armées


Fidan a estimé que le YPG, qui contrôle de vastes territoires et des ressources énergétiques sous prétexte de lutter contre Daech, reste l’un des points non résolus quant à son éventuelle entente avec la nouvelle administration syrienne.


Il a déploré l’absence de progrès concret depuis l’accord du 10 mars, indiquant que son homologue syrien, Asaad Hassan al-Shaibani, lui a confirmé à Doha qu’il n’y avait eu
"que très peu d’avancées".

Ankara, a-t-il rappelé, préconise une résolution pacifique et rejette tout nouveau cycle de confrontation. Mais, selon lui,
"aucun pays ne peut accepter deux forces armées"
: les unités du YPG doivent être placées sous le commandement de l’État syrien.

Il a précisé que l’unité du pays ne signifie pas la domination d’un groupe ou d’une identité sur les autres, une simple répétition du système précédent, ce que la Türkiye refuse également.


Israël ne doit pas chercher sa sécurité en créant l’insécurité autour de lui


Critiquant l’expansionnisme israélien et l’usage de la guerre à Gaza par le gouvernement Netanyahu pour gagner du terrain régional, Fidan a averti que cette stratégie représente une véritable menace pour la stabilité.


Selon lui, Israël doit renoncer à sa politique de rejet d’un État palestinien et mettre en œuvre le plan de paix convenu.


Le ministre a indiqué que la Turquie, la Syrie et les États-Unis sont en contact étroit. Il s’est félicité de la volonté du gouvernement américain de Donald Trump de laisser une chance à la nouvelle administration syrienne dans l’intérêt de la sécurité régionale.


Espérant qu’Israël ne s’opposera pas aux propositions américano-syriennes, Fidan a affirmé que chaque pays de la région mérite de vivre dans la prospérité, l’égalité, la liberté et la sécurité.


Il a enfin assuré que la Türkiye ne permettra pas un retour au chaos en Syrie. Les événements en Irak et en Syrie au cours des trois dernières décennies ont eu
"un coût immense"
pour Ankara, qui dit avoir tiré des leçons essentielles pour sa stratégie syrienne et sa gestion des crises.

La Türkiye adoptera désormais des politiques
"plus systématiques"
concernant la Syrie, a-t-il conclu.

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