
La table ronde, modérée par Asım Luqman Qazi, directeur des relations internationales de la JI, comportait trois volets. Dans le premier, intitulé "Reconfigurer la gouvernance mondiale – Vers un ordre international démocratique", les questions clés étaient les suivantes : les pays en développement doivent-ils constituer des coalitions régionales plus puissantes pour renforcer leur capacité de négociation collective ? Quels pourraient en être les avantages et les risques ? Quels types d’incitations — économiques, politiques ou sécuritaires — pourraient encourager les grandes puissances à accepter un système de gouvernance mondiale plus équitable ?
Plusieurs responsables politiques de La Türkiye ont pris la parole, parmi eux Fatih Erbakan, président du Parti de la Nouvelle Prospérité, Mahmut Arıkan, président du Parti de la Félicité, ainsi que le député AKP Burhan Kayatürk. Tous ont souligné l’importance de mener ces discussions à un tel niveau et ont rappelé les efforts du président Erdoğan pour défendre une vision plus juste de l’ordre mondial.
L’intervention d’Hemmam Said, ancien président du Front d’Action islamique de Jordanie, a particulièrement marqué les esprits. Selon lui, le lieu même de la rencontre — le Pakistan — en disait long. Dans un monde où aucun pays, y compris au sein du monde musulman, n’a été fondé explicitement sur le principe de l’Islam depuis la chute de l’Empire ottoman en 1918, le Pakistan constitue une exception historique. Créé pour offrir une patrie aux musulmans, il représente à la fois une consolation pour l’ensemble des musulmans et une responsabilité majeure.
Le second point souligné par Said concernait le moment choisi pour cette rencontre : elle a lieu après l’Opération Déluge d’Al-Aqsa. Ce n’est pas la première réunion organisée depuis, mais l’événement est lourd de sens. L’opération a bouleversé les équilibres mondiaux, contraint les États et les sociétés à repenser leurs positions et déclenché de nouvelles dynamiques. Partout, les populations cherchent une alternative à un système qui ne produit rien d’autre que génocides, instabilité, insécurité et injustice.
J’ai moi-même assisté ces derniers mois à de nombreuses rencontres sur ce thème. Il y a un mois à peine, l’Université islamique de science et technologie de Gaziantep a organisé un symposium similaire réunissant des penseurs et acteurs musulmans de nombreux pays pour réfléchir aux voies d’un monde plus juste.
En brisant l’ordre établi, Gaza a renversé les paradigmes dominants des relations internationales et révélé les fondements racistes et discriminatoires dissimulés sous les discours de modernité, de droits humains, de démocratie, de science et de progrès.
Dans le sillage de cette rupture historique, du Pakistan à La Türkiye et dans bien d’autres pays, une recherche plus structurée d’un horizon politique commun émerge progressivement, donnant forme à l’esprit du temps.
Le nom et le logo BIST sont protégés sous le "Certificat de Marque Protégée" et ne peuvent être utilisés, cités ou modifiés sans autorisation.Tous les droits d'auteur des informations publiées sous le nom BIST appartiennent entièrement à BIST et ne peuvent être republiés. Les données de marché sont fournies par iDealdata Finansal Teknolojiler A.Ş. Les données des actions BIST sont retardées de 15 minutes.