Lors d’une rencontre à Busan, les dirigeants américain et chinois ont annoncé plusieurs accords, marquant une trêve symbolique dans leur rivalité économique.
Donald Trump et Xi Jinping se sont entendus jeudi pour apaiser leur conflit commercial qui a ébranlé l’économie mondiale, lors d’une rencontre en Corée du Sud qualifiée par le président américain de "grand succès".
Le chef d’État américain a annoncé un accord sur les terres rares, le soja et certains droits de douane liés au Fentanyl après ses entretiens avec son homologue chinois dans la ville portuaire de Busan (sud-est). Ce dernier a déclaré que
"des consensus sur des solutions aux problèmes"
avaient été trouvés lors de la rencontre et a appelé à
"finaliser dès que possible"
les résultats de ces échanges, selon un média d’État.
Les partenaires des États-Unis et de la Chine, ainsi que les marchés financiers, suivaient de près cette rencontre cruciale, espérant une trêve dans la guerre commerciale qui oppose les deux puissances. Donald Trump a ajouté qu’il se rendrait en Chine en avril prochain et a invité en retour Xi Jinping à se rendre aux États-Unis.
Le président américain a annoncé un accord d’un an, reconductible, sur l’approvisionnement en terres rares — matériau stratégique sur lequel la Chine exerce un quasi-monopole. Les restrictions imposées par Pékin avaient suscité la colère de Washington.
"L’accord concernant les terres rares est désormais conclu, et c’est valable pour le monde entier"
, a déclaré Donald Trump à bord de l’avion Air Force One.
Washington a également accepté de réduire de 20 % à 10 % les droits de douane imposés à la Chine en rétorsion au trafic de Fentanyl, un stupéfiant dont certains composants sont produits en Chine et qui cause des milliers de morts aux États-Unis.
Le président américain a encore assuré que la Chine allait acheter aux États-Unis "des volumes considérables" de soja et autres produits agricoles, une annonce saluée par les agriculteurs américains, parmi lesquels figurent de nombreux électeurs républicains.
Selon Donald Trump,
"Taïwan n’a jamais été évoqué"
au cours de ces entretiens. Pékin revendique la souveraineté de l’île, dont Washington reste le principal soutien. En revanche, concernant l’Ukraine,
"nous en avons parlé pendant longtemps, et nous allons tous les deux travailler ensemble pour voir si nous pouvons obtenir quelque chose"
, a-t-il ajouté.
Après un entretien d’une heure et quarante minutes, le président américain a quitté la Corée du Sud pour Washington. Les deux dirigeants, qui ne s’étaient pas rencontrés depuis six ans, se sont quittés sans déclaration commune.
Xi Jinping avait salué "le plaisir de revoir" Donald Trump, qui l’a qualifié de
"redoutable négociateur"
devant les photographes à l’aéroport de Busan.
Essais nucléaires
Essais nucléaires
Juste avant la rencontre, Donald Trump avait annoncé une relance immédiate des essais d’armes nucléaires, ordonnant au Pentagone de
"commencer à tester"
l’arsenal américain, en réaction à un essai russe de drone sous-marin à capacité nucléaire.
Les deux dirigeants se connaissent bien pour s’être rencontrés cinq fois durant le premier mandat du républicain, mais leur dernière entrevue remontait à 2019. Depuis, la rivalité entre les deux superpuissances s’est intensifiée, Donald Trump ayant adopté une politique résolument protectionniste sous le slogan
"America First"
.
Terres rares et rivalités
Terres rares et rivalités
Ce sommet intervient après plusieurs semaines de tensions croissantes. Le 19 septembre, Donald Trump avait annoncé cette rencontre après une conversation téléphonique
"très productive"
. Mais la décision de Pékin, le 9 octobre, de restreindre ses exportations de terres rares avait failli compromettre le sommet.
Dénonçant une manœuvre
"hostile"
, le président américain avait menacé de nouvelles surtaxes et d’annuler la rencontre.
Si l’accord commercial ne règle pas les différends de fond — économiques, technologiques et géopolitiques — il symbolise un apaisement provisoire.
Donald Trump a toutefois réaffirmé son opposition aux rapprochements entre la Chine et la Russie, tout en cherchant à afficher une victoire diplomatique sur la scène internationale, à un moment où il est confronté à une crise budgétaire prolongée à Washington.
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