Adoptions internationales illicites: des associations d'adoptés réclament la publication d'un rapport officiel

18:551/02/2024, jeudi
MAJ: 1/02/2024, jeudi
AFP
Crédit Photo : cat6719 / Pixabay

Treize organisations représentant des personnes adoptées à l'étranger ont réclamé jeudi la publication d'un rapport officiel sur les pratiques illicites dans l'adoption internationale, attendu depuis plusieurs mois, exprimant leur "indignation et incompréhension".

Une mission interministérielle (ministères des Affaires étrangères, de la Justice et secrétariat d'État à l'Enfance) a été chargée en novembre 2022 de faire la lumière sur les pratiques illicites dans l'adoption internationale en France.


Son rapport était attendu en mai 2023.

Les associations, notamment le collectif des Adoptés français du Mali (AFM) ou Racines Coréennes, espéraient recevoir ce rapport, remis il y a plusieurs mois au gouvernement, et rencontrer les inspecteurs, à l'occasion d'une invitation au Conseil national de l'adoption (CNA), le 23 janvier. Mais cela n'a pas été cas. 


Ce
"rendez-vous manqué"
a
"suscité indignation et incompréhension"
chez les
"personnes adoptées"
, affirment dans un communiqué commun les collectifs signataires, demandant que:

Le rapport soit rendu public sans délai. 

Au lieu du rapport, 28 recommandations des inspecteurs leur ont été présentées, alors qu'elles veulent d'abord comprendre
"les faits et les responsabilités"
, selon Marie Marre, fondatrice d'AFM. 

"Seul un tiers de ces recommandations concerne les adoptions passées, soit des dizaines de milliers de personnes, alors que les deux tiers s'attachent au futur de l’adoption. Or la France a recensé 176 personnes adoptées à l’international en 2023"
, indiquent les collectifs, dont le Réseau des adopté.es à l’international en France (RAIF).

Ces recommandations
"ne sont pas à la hauteur des enjeux et des préjudices vécus par les victimes et leurs familles",
déplorent les collectifs, représentant également des adoptés du Sri Lanka, d'Haïti, du Rwanda, de Russie, dans ce communiqué envoyé à l'AFP.

Pour eux,
"ces manquements attestent d’un défaut de considération de la part de l’État français au regard de la gravité du sujet"
. Ils réclament que:

L’ensemble des collectifs et des associations soient reçus par les trois ministères impliqués dans l’adoption internationale.

Une étude historique d'Yves Denéchère, professeur d'histoire contemporaine à l'université d'Angers, et du chercheur Fabio Macedo, avait confirmé en février 2023 la récurrence de pratiques illicites dans l’adoption internationale: falsification de pièces d’état-civil, corruption d’agents, absence de consentement de la mère biologique… 

Interrogé par l'AFP sur ce rapport, le ministère des Affaires étrangères n'a pas fait de commentaire.


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