Crédit photo: Alessandro SERRANO / AFP
La ministre française de l'Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a estimé, ce vendredi, qu'"il faut aider l'Italie", face à l'afflux de migrants à Lampedusa.
Au micro de la chaîne d'information LCI, la cheffe de la Diplomatie française a rappelé que
"l'Italie, géographiquement, est en première ligne"
face aux arrivées de migrants en Europe depuis les côtes nord-africaines, notamment de Libye.
"Sans l'avoir choisi, elle se retrouve la première exposée, il faut donc l'aider. Il faut aussi et d'abord aider à ce que les trafiquants d'êtres humains ne profitent pas de la situation en Libye et de la misère humaine pour exploiter des gens"
, a-t-elle insisté.
Catherine Colonna a également jugé
que les longues négociations européennes sur le "
se terminent
"avant la fin de l'année".
Ce pacte
"permet à la fois de renforcer nos protections à nos frontières extérieures, empêcher que des migrants irréguliers arrivent, mais s'ils sont là, accueillir ceux qui doivent l'être et se répartir un peu le fardeau"
, a-t-elle indiqué.
"Vous savez que la France prend sa part, que les pays européens prennent inégalement et certains même s'y refusent"
, a-t-elle ajouté, faisant référence à la suspension récente par l'Allemagne de l'accueil volontaire de demandeurs d'asile en provenance de l'Italie en raison d'une
"forte pression migratoire"
et avec le motif que Rome
d'appliquer des accords européens.
L'Allemagne a annoncé qu'elle est prête à reprendre ce processus
"si l'Italie remplit son obligation de reprendre les réfugiés"
conformément aux règles de l'Union européenne (UE).
Le Président français, Emmanuel Macron, a déclaré, ce vendredi, que la France agira
"avec rigueur et humanité"
pour les milliers de migrants débarqués sur l'île italienne de Lampedusa cette semaine.
En visite en Côte-d'Or pour les Journées européennes du patrimoine, le chef de l'État français a répondu aux questions des journalistes.
Interrogé sur la situation migratoire à Lampedusa, en marge de son déplacement à Semur-en-Auxois (Côte-d'Or), Emmanuel Macron a estimé que
"nous avons un devoir de solidarité européenne".
"Des décisions seront prises avec l'Italie"
, a-t-il également annoncé, alors que le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin s'est entretenu ce vendredi au téléphone avec son homologue italien Matteo Piantedosi. À la suite de son entretien bilatéral, le locataire de la Place Beauvau a réuni une cellule de crise à Paris. Il devrait s'exprimer dans la journée de samedi sur la question.
"Cette situation montre que l'immigration est un phénomène qui touche tous les Européens"
, a estimé le chef de l'État français.
"Il faut d'abord avoir une approche humanitaire, notre responsabilité est de prendre soin des personnes qui sont arrivées. Ensuite, nous avons un devoir de solidarité européenne. Il y a un travail qui est en train d'être fait par Gérald Darmanin avec le gouvernement italien et des décisions seront prises sur cette base,"
a ajouté Emmanuel Macron.
"Nous agirons avec rigueur et humanité"
, a promis le Président français, soulignant qu'il faut instruire les dossiers de ces migrants et
"voir si ce sont des personnes éligibles à l'asile ou si elles ont vocation à retourner chez elles".
Au moins 7 000 migrants ont débarqué ces derniers jours sur l'île italienne de Lampedusa. Ces personnes exilées proviennent notamment de Libye, après l'amélioration des conditions météorologiques, précédée d'une période de tempêtes et de vents forts.
Le passage de la tempête Daniel avait retardé des départs depuis les côtes nord-africaines, avant de créer un effet de
des traversées en mer ces derniers jours.
Au cours des mois passés, le rythme de la migration irrégulière de l'Afrique vers l'Europe s'est accéléré, en raison des répercussions des crises sécuritaires, économiques et politiques vécues par plusieurs pays africains, notamment du Sahel.
Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), la Méditerranée centrale est la route migratoire la plus dangereuse au monde. Plus de 2 000 migrants y ont péri contre 1 417 sur toute l'année 2022, estime l’agence onusienne.
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