Crédit Photo : Dibyangshu SARKAR / AFP
Des étudiants de gauche tiennent des affiches et crient des slogans alors qu'ils marchent dans une rue de Kolkata, le 25 juillet 2024, lors d'un rassemblement de soutien aux étudiants bangladais qui protestent contre les quotas dans les emplois publics.
Trois leaders de la contestation étudiante au Bangladesh, accusés d'être à l'origine de troubles meurtriers, ont été emmenés d'un hôpital de la capitale Dacca vendredi par des inspecteurs de police vers un endroit inconnu, a déclaré un membre du personnel à l'AFP.
Asif Mahmud, Nahid Islam et Abu Baker Majumder sont tous membres d'Étudiants contre la discrimination, l'organisation à la tête de la protestation des étudiants contre les quotas d'embauche dans la fonction publique.
"Ils nous les ont enlevés
", a affirmé Anwara Begum Lucky, responsable au sein de l'hôpital Gonoshasthaya.
"Les hommes appartenaient à la section des enquêteurs"
. Elle a ajouté qu'elle s'était opposée à la sortie des leaders étudiants, mais que la police avait fait pression sur le directeur de l'hôpital pour qu'elle ait lieu. La sœur aînée de Nahid Islam, Fatema Tasnim, a déclaré à l'AFP depuis l'hôpital que six détectives en civil avaient emmené les trois hommes.
Au moins 193 personnes ont été tuées lors de la répression policière et d'affrontements depuis le début du mouvement, selon un décompte de l'AFP à partir des bilans fournis par la police et les hôpitaux. Un couvre-feu imposé en réaction aux débordements a été assoupli jeudi avec la liberté de circuler entre 10H00 et 17H00, mais des milliers de soldats patrouillent encore dans les villes. Il s'agit de l'un des pires soulèvements qu'a connus le pays depuis le début du mandat de la Première ministre Sheikh Hasina.
Les trois étudiants étaient soignés dans un hôpital de Dacca pour des blessures causées, disaient-ils, par des tortures qui leur avaient été infligées en garde à vue. La police a interpellé au moins 4.000 personnes depuis le début des violences, dont 2.500 à Dacca, selon les informations transmises par la police à l'AFP.
L'ONU a demandé jeudi aux autorités bangladaises de
"divulguer d'urgence tous les détails de la répression des manifestations"
récentes, offrant son soutien à la mise en place d'une
"enquête impartiale, indépendante et transparente"
sur les violations présumées des droits humains.
La contestation a commencé après la réintroduction en juin d'un régime réservant à certains candidats plus de la moitié des emplois de la fonction publique, dont près d'un tiers pour les descendants de vétérans de la guerre d'indépendance du Bangladesh.
Dans ce pays d'Asie du Sud comptant quelque 18 millions de jeunes sans emploi, selon les chiffres officiels, ce système a suscité la colère des diplômés, confrontés à une crise aiguë de l'emploi. Selon ses détracteurs, ces quotas visent à réserver des emplois publics aux proches de la Ligue Awami de la Première ministre. La Cour suprême a réduit le nombre de postes ainsi réservés dimanche, mais les manifestants veulent que ce système soit aboli.
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