Les agriculteurs du monde entier et ceux d'Afrique en particulier ont toujours les mauvaises herbes comme bête noire. Cela justifie la fabrication de produits chimiques tels que les herbicides. Mais depuis quelques années, les travaux d'un jeune chercheur béninois l'ont amené à rendre les mauvaises herbes utiles.
Bienvenu Adjé, 34 ans, est un jeune béninois titulaire d'un master en ingénierie de la protection de l'environnement. Très intéressé par la recherche, il a réussi à découvrir une technique d'extraction des minéraux organiques des mauvaises herbes, ennemies jurées des agriculteurs.
La technique...
La méthode de Bienvenu Adjé consiste à extraire les minéraux des plantes vivantes ou mortes dans une usine artisanale qu'il a montée chez lui. Il apporte ensuite la solution obtenue au laboratoire de la Faculté des sciences agronomiques de l'Université d'Abomey-Calavi pour un traitement scientifique.
Actuellement dans nos laboratoires, nous n'avons pas encore vu un travail similaire.
ABC Grower !
Après l'invention des engrais organiques, des tests ont été faits pour certifier leur efficacité sur le site de l'Université d'Abomey-Calavi. De nombreux enseignants sont stupéfaits par ce que Bienvenu Adjé tire des mauvaises herbes.
Des prix à gogo
Avec ces inventions, Bienvenu Adjè ne récolte que des récompenses. En 2019, il a remporté le prix de l'innovation agricole du Bénin décerné par le ministère de l'Agriculture, de l'Élevage et de la Pêche. Toujours en 2019, il a obtenu le prix Changemaker pour l'innovation sociale Afrique francophone USDAF Ashoka à Dakar au Sénégal. En 2018, c'est le prix de l'initiative pour le climat qui lui a été décerné. En 2017, il a obtenu le prix de la meilleure innovation sociale, Changemaker Afrique de l'Ouest au Sénégal. En 2016, il a remporté le 2e prix de l'innovation technologique agricole au Bénin.
Bienvenu Adjè est maintenant un acheteur de mauvaises herbes auprès d’associations de femmes. Ce partenariat est gagnant-gagnant d’autant plus que les femmes sont sorties de l’oisiveté.
Par Romuald VISSOH