Biden associe Harris à une importante victoire économique

14:3015/08/2024, jeudi
MAJ: 15/08/2024, jeudi
AFP
Une pharmacie à Austin, au Texas.
Crédit Photo : Brandon Bell / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Une pharmacie à Austin, au Texas.

Joe Biden et Kamala Harris annoncent une réduction historique des prix des médicaments, marquant une victoire économique significative.

Il aurait pu s'en vanter seul, mais Joe Biden a partagé jeudi avec Kamala Harris, qui l'a remplacée dans la course à la Maison Blanche, une victoire économique de taille sur le front du pouvoir d'achat.


Le président et la vice-présidente ont annoncé, dans un communiqué commun précédant un déplacement conjoint dans la journée près de Washington, une baisse
"historique"
du prix de dix médicaments contre le diabète, les caillots sanguins ou les troubles cardiaques. Cette avancée fait suite à des mois de négociations entre le système fédéral d'assurance-santé des seniors, appelé
"Medicare",
et les laboratoires.

Elle va permettre dès la première année, en 2026, d'économiser 1,5 milliard de dollars pour les assurés concernés, des Américains de plus de 65 ans, et 6 milliards de dollars pour les contribuables, selon la Maison Blanche.

C'est indéniablement une annonce importante. Le prix des médicaments aux États-Unis, plus élevé que dans les autres pays développés, échappe historiquement à toute régulation ou contrôle public. Il n'est pas rare, même lorsque l'on est assuré, de devoir en payer une partie de sa poche.


C'est aussi une victoire majeure dont Joe Biden aurait pu s'attribuer seul le mérite, puisqu'elle découle de l'une de ses lois phares, appelée
"Inflation Reduction Act"
, un pharaonique plan d'investissements portant sur la transition énergétique et le pouvoir d'achat.

Programme


Mais le démocrate de 81 ans y a associé la candidate de 59 ans, à moins de trois mois du scrutin qui l'opposera au républicain Donald Trump. La vice-présidente, à laquelle le communiqué fait même plus de place qu'au président, y promet:
"nous ne nous arrêterons pas là"
.

La Maison Blanche a lourdement insisté sur le fait que Kamala Harris, qui n'a pas joué le premier rôle dans les grandes réformes économiques chères à Joe Biden, avait eu une importance décisive lors du vote sur le
"Inflation Reduction Act"
au Sénat.

Les démocrates n'avaient à l'époque que la voix de la vice-présidente pour l'emporter sur les républicains à la chambre haute du Congrès. Kamala Harris doit dévoiler vendredi les grandes lignes de son programme économique et l'annonce de jeudi vient à point nommé dans un domaine où elle est vulnérable: le pouvoir d'achat.


L'inflation recule aux États-Unis et la croissance reste robuste, mais cela n'empêche pas Donald Trump de reprocher constamment à ses adversaires d'avoir écrasé les ménages par un coût de la vie insupportable.

"Durant près de quatre ans, Kamala n'a fait que se marrer, tandis que l'économie américaine s'enfonçait dans la crise"
, a lancé le candidat républicain lors d'un meeting mercredi.

Pas de deux


Joe Biden et Kamala Harris ont entamé un pas de deux délicat depuis le séisme politique causé par le retrait de la candidature du président octogénaire le 21 juillet. Sur le plan protocolaire, Joe Biden a toujours la précédence et il entend vanter jusqu'au bout son bilan, selon lui injustement sous-estimé par la presse.


Mais en renonçant à sa candidature, il a perdu tout capital politique, surtout au vu de l'indiscutable élan pris par la vice-présidente, qui a redonné espoir au parti démocrate avec son début de campagne énergique.

Kamala Harris a réussi à rattraper voire dépasser légèrement Donald Trump selon les sondages menés dans certains États clés, ce que Joe Biden, plombé par les inquiétudes sur son âge, n'avait jamais réussi à faire.


Jusqu'ici, le président est resté à l'écart de la campagne.


La vice-présidente doit tracer sa propre voie, sans renier les politiques menées par celui qu'elle seconde depuis janvier 2021 et dont certaines, sur le plan économique, ne produiront pleinement leurs effets que dans plusieurs années. Sans bouder ostensiblement Joe Biden, Kamala Harris ne voudra sans doute pas s'appuyer outre mesure sur ce président impopulaire, certes doté d'un certain capital sympathie auprès des démocrates, mais incapable de chauffer les salles à la manière d'un orateur vibrant comme Barack Obama.


Les deux présidents, l'actuel et l'ancien, s'exprimeront la semaine prochaine à la convention démocrate de Chicago, lors de laquelle la vice-présidente devrait être triomphalement investie.


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