Kamala Harris s'entretient avec Netanyahu

La rédaction
16:2726/07/2024, vendredi
AFP
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et la vide-président des États-Unis, Kamala Harris lors d'un entretien aux États-Unis, le 25 juillet 2024.
Crédit Photo : ROBERTO SCHMIDT / AFP
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et la vide-président des États-Unis, Kamala Harris lors d'un entretien aux États-Unis, le 25 juillet 2024.

Kamala Harris a parlé jeudi d'un possible changement dans la politique américaine à l'égard de Gaza, promettant de ne pas rester "silencieuse" face aux souffrances des civils et insistant sur la nécessité de conclure un accord de paix sans tarder.

Après avoir rencontré M. Netanyahu, la vice-présidente a déclaré qu'il était temps de mettre un terme à la guerre
"dévastatrice".

"Ce qui s'est passé à Gaza au cours des neuf derniers mois est dévastateur"
, a-t-elle déclaré, évoquant les
"enfants morts"
et les
"personnes désespérées et affamées fuyant pour se mettre à l'abri".

"Nous ne pouvons pas détourner le regard de ces tragédies. Nous ne pouvons pas nous permettre de devenir insensibles à la souffrance et je ne resterai pas silencieuse"
, a-t-elle ajouté devant la presse, sans condamner les bombardements incessants d'Israël sur la bande de Gaza.

L'ex-sénatrice, âgée de 59 ans et engagée dans la course à la Maison Blanche après le retrait de Joe Biden le week-end dernier, a expliqué avoir insisté auprès de M. Netanyahu sur la situation désastreuse lors de cette rencontre
"franche".

Elle lui a demandé de conclure un accord de cessez-le-feu et de libération des otages avec le Hamas afin de mettre fin à la guerre déclenchée le 7 octobre. Et de déclarer:


Comme je viens de le dire au Premier ministre Netanyahu, il est temps de conclure cet accord.

Mme Harris a également appelé à la création d'un Etat palestinien, à laquelle s'oppose le Premier ministre israélien. 

Joe Biden et Benyamin Netanyahu se sont entretenu plus tôt dans la journée.


Le président américain a d'ailleurs lui aussi appelé Benyamin Netanyahu à
"finaliser"
l'accord de cessez-le-feu pour permettre de
"ramener les otages chez eux"
et de
"mettre durablement un terme à la guerre"
, selon un compte-rendu de leur rencontre diffusé par la Maison Blanche.


Fort soutien


C'est en plein tumulte politique que le Premier ministre israélien a posé le pied aux Etats-Unis, seulement quatre jours après l'annonce du retrait de M. Biden, 81 ans, de la campagne pour l'élection présidentielle de novembre. 


"Je tiens à vous remercier pour ces 50 années de travail au service du public et de soutien à l'Etat d'Israël"
, a déclaré le dirigeant israélien avant d'ajouter:

Je me réjouis de travailler avec vous dans les mois qui viennent.

Le président américain affiche son fort soutien à Israël depuis le début du conflit mais s'est dit de plus en plus critique au fur et à mesure qu'augmentait le bilan des victimes civiles à Gaza. 


Il veut maintenant
"faire pression"
sur M. Netanyahu dans l'espoir d'arriver à un accord de cessez-le-feu lié à la libération des otages.

La Maison Blanche a expliqué que le président américain avait réaffirmé la nécessité de parvenir à un accord
"rapidement"
, selon le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby.

Les dirigeants se sont ensuite entretenus avec des familles d'otages américains détenus à Gaza, qui ont qualifié la réunion de
"productive".


Rencontre avec Trump


Pour la fin de son voyage outre-Atlantique, M. Netanyahu se rendra vendredi en Floride, à l'invitation de Donald Trump qu'il a longuement remercié dans son discours devant les élus à Washington.


Jeudi matin, l'ancien président républicain a exhorté Israël à
"terminer"
rapidement sa guerre à Gaza, avertissant que son image mondiale était en train de se ternir.

Il a déclaré à Fox News:


Il faut en finir rapidement. Cela ne peut plus durer. C'est trop long.

Pendant sa longue adresse devant le Congrès, les républicains ont fortement applaudi M. Netanyahu, alors que plus de 60 élus démocrates, dont l'ancienne
"speaker"
Nancy Pelosi, ont boycotté son discours.

Ils condamnent sa conduite de la guerre qui s'est traduite par des dizaines de milliers de morts palestiniens et une catastrophe humanitaire.


Devant la Maison Blanche, des manifestants se sont rassemblés jeudi pour protester contre la venue du dirigeant israélien. La veille, des milliers de personnes étaient descendues dans les rues de la capitale américaine.


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