Burundi: 9 personnes tuées dans une attaque rebelle dans l'ouest, selon le gouvernement

16:4926/02/2024, lundi
AFP
Les combattants de RED Tabara ont mené 2 attaques la nuit du 25 février 2024 contre la position militaire à Buringa, zone frontalière avec la RDC.
Crédit Photo : Média X /
Les combattants de RED Tabara ont mené 2 attaques la nuit du 25 février 2024 contre la position militaire à Buringa, zone frontalière avec la RDC.

Neuf personnes ont été tuées, dont un soldat, dans l'ouest du Burundi dimanche, selon le gouvernement. L'attaque a été revendiquée par le groupe rebelle RED-Tabara, qui a affirmé avoir tué 6 membres des forces de sécurité.

RED-Tabara (Résistance pour un Etat de Droit au Burundi), principal groupe armé combattant le régime dirigé par Evariste Ndayishimiye, a une base dans la province du Sud-Kivu, à l'est de la RDC, et est aujourd'hui le plus actif des groupes rebelles du Burundi, avec une force estimée entre 500 et 800 combattants.


L'attaque a été menée dimanche vers 21h30 à Buringa, à environ 20 km au nord de la capitale économique Bujumbura et frontalière de la République démocratique du Congo (RDC), pays où se trouve la base arrière de RED-Tabara.

"Des terroristes du groupe RED-Tabara armés de fusils ont attaqué un ménage en plein deuil"
, a accusé dans un communiqué la présidence du Burundi, poursuivant que
"cette lâche attaque"
a fait 9 morts, dont 6 femmes et
"un militaire qui intervenait pour soutenir la population".

Selon les autorités, qui ont condamné un
"acte ignoble et barbare",
5 personnes ont également été blessées. La présidence a également déploré que la permanence du CNDD-FDD, le parti au pouvoir, a été
"vandalisée".

Sur X, le groupe rebelle a revendiqué l'attaque, affirmant que
"6 militaires ont été tués, la permanence du CNDD-FDD détruite, armes et munitions saisies".
Sur des photos postées par le groupe rebelle, un bâtiment aux couleurs du parti au pouvoir apparaît détruit.

Selon une source sécuritaire contactée par l'AFP, qui a requis l'anonymat, les rebelles ont tué 10 civils, ainsi que 5 soldats, et détruit la permanence du parti
"à coups de lance-roquettes"
.

Fin décembre, le gouvernement avait accusé le RED-Tabara d'avoir tué 20 personnes, dont 19 civils lors d'une attaque d'une localité située une fois encore près de Bujumbura. Le groupe armé, qui avait revendiqué l'attaque, avait de son côté affirmé avoir tué 10 soldats.

Dans son communiqué, la présidence du Burundi a une nouvelle fois accusé son voisin rwandais de soutenir les rebelles, affirmant que Kigali
"entretient, entraîne et arme"
le RED-Tabara.

A la suite de ces accusations, le Burundi a fermé en janvier sa frontière avec son voisin. Kigali a de son côté démenti tout soutien aux rebelles, affirmant n'être
"associé, en aucune manière, avec aucun des groupes armés burundais".

Depuis fin 2021, les attaques du RED-Tabara se concentraient dans la province du Sud-Kivu, en RDC, où des forces burundaises ont été envoyées pour les traquer, selon des sources congolaises et burundaises.

Les autorités de Kinshasa et Gitega ont toujours nié cette présence.


Un millier de soldats ont par ailleurs été officiellement déployés au Nord-Kivu dans le cadre d'une force de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) mise en place à partir de novembre 2022.


Ils se sont retirés le 11 décembre, après le non-renouvellement de la mission de cette force régionale.


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