Le policier jugé, à partir de ce mercredi, pour violences volontaires sur le journaliste Taha Bouhafs, a déjà été condamné pour avoir braqué et frappé une collègue, selon une information rapportée par "Libération".
Le brigadier Maxime Demaire, âgé de 34 ans, avait été muté à Troyes (Aube) en 2020, après son interpellation musclée, en 2019 à Alfortville, du journaliste Taha Bouhafs qui couvrait le blocage d'un entrepôt Chronopost à Alfortville (Val-de-Marne) et à la suite de la publication sur les réseaux sociaux de l'adresse, de l'identité, et de la photo de l'ancien membre de la brigade anticriminalité (BAC).
Décidant de mettre un terme à cette relation au printemps 2021, Maxime Demaire, agacé par le comportement de sa collègue, rend visite à son domicile à la demande de cette dernière.
Libération rapporte que les juges ont préféré la version de la plaignante à celle de l'accusé, et que la peine de prison a été assortie de plusieurs peines complémentaires, comme les interdictions, pendant cinq ans, de détenir ou porter une arme, et d’exercer tout métier de la fonction publique.
Pour rappel, le journaliste Taha Bouhafs, connu pour avoir filmé Alexandre Benalla molestant un couple de manifestants place de la Contrescarpe, en mai 2018, réalisait, le 11 juin 2019, un reportage sur une manifestation de soutien à des travailleurs sans-papiers dans un centre Chronopost à Alfortville. Taha Bouhafs avait été blessé à l'épaule, ce jour-là, pendant l'interpellation exécutée par le policier Maxime Demaire.
Le journaliste s'était également vu prescrire dix jours d'incapacité totale de travail (ITT) et trois semaines d'arrêt.
En réaction à cette démarche judiciaire, le policier avait alors porté plainte pour outrage et rébellion contre Taha Bouhafs. Le journaliste a été relaxé de ces accusations en mai 2021.