Les récentes inondations au sud de la Chine ont causé des dégâts considérables aux éleveurs de vers à soie, une activité cruciale pour de nombreuses familles dans la région, mettant en péril leurs moyens de subsistance et leur héritage familial.
Jet d'eau en main, Zhu Huangyi, 40 ans, nettoie le petit local en béton où grandissaient ses vers à soie, dont les deux tiers ont été emportés par les inondations qui frappent le sud de la Chine.
À deux heures de route au nord de la métropole de Canton, le village de Sancun, situé au milieu d'une végétation subtropicale luxuriante, a été l'un des plus touchés par les récentes intempéries.
Car environ un quart des foyers vit de l'élevage des vers à soie, ces insectes qui sécrètent la précieuse fibre utilisée dans l'industrie textile.
Aucune assurance
Derrière lui, sa mère, Huang Xiuying, disperse du détergeant en poudre blanc sur le sol en béton des enclos afin de désinfecter les lieux.
Zhu Huangyi a pu sauver un tiers de ses cocons.
Une manière de limiter la casse, car comme la plupart des habitants du village, il n'avait souscrit à aucune assurance.
"On est habitués!"
Or, les vers à soie se nourrissent exclusivement de feuilles de mûrier, désormais inutilisables. Sans nourriture, ils ne peuvent donc survivre.
Seule solution: couper les têtes des plants une fois le niveau d'eau retourné à la normale, puis attendre environ deux semaines la repousse de feuilles utilisables.
Ce n'est qu'après que les agriculteurs pourront racheter de nouveaux œufs de vers à soie pour reconstituer leur élevage.
Zhu Huangyi estime à 5.000 yuans (640 euros) la somme qu'il devra alors débourser pour en acheter.
Près de chez lui, Lan Zhukui, un autre éleveur, est moins chanceux.
Dans son élevage, Mme Huang se veut également philosophe.