Israël confronté à une vague d'isolement diplomatique sans précédent

La rédaction avec
15:4628/07/2025, الإثنين
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Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou à Jérusalem, le 27 juillet 2025.
Crédit Photo : Gil Cohen-Magen / AFP
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou à Jérusalem, le 27 juillet 2025.

Alors qu’Israël poursuit sa guerre à Gaza, d’anciens diplomates israéliens alertent sur un isolement international sans précédent. La reconnaissance de la Palestine par la France, après celle de plusieurs pays européens, pourrait marquer un tournant diplomatique. Sur le terrain, les Israéliens sont de plus en plus confrontés à des réactions hostiles à l’étranger. Selon les experts, ces dynamiques reflètent un rejet croissant de l’occupation et une usure du soutien occidental, notamment face aux images de famine et de destructions à Gaza.

La reconnaissance de la Palestine accélère l’isolement diplomatique d’Israël


Alors qu’Israël poursuit son offensive militaire sur Gaza depuis bientôt deux ans, d’éminents experts israéliens alertent sur un isolement diplomatique, politique et sociétal croissant à l’échelle mondiale. La détérioration de son image, amplifiée par la catastrophe humanitaire en cours, pousse de nombreux États à reconnaître officiellement la Palestine.


"Ce que fait Israël à Gaza est devenu inacceptable au niveau international",
déclare Alon Liel, ancien diplomate de haut rang, à Anadolu
. "Cela nous coûtera notre capacité à voyager, notre image et peut-être notre économie."

Reconnaissances diplomatiques en cascade


Depuis 2024, plusieurs pays européens ont officiellement reconnu l’État de Palestine, notamment l’Espagne, la Norvège, l’Irlande et la Slovénie. La France devrait suivre en septembre, selon une annonce récente d’Emmanuel Macron. Une reconnaissance par le Royaume-Uni et le Canada serait un choc pour l’opinion publique israélienne, estime Alon Liel.


"Ce sont deux membres permanents du Conseil de sécurité"
, souligne-t-il.
"Cela rapprocherait la Palestine d’une pleine adhésion à l’ONU. Bien sûr, les Américains peuvent opposer leur veto, mais pour combien de temps encore ?"

Selon Liel, ces reconnaissances symboliques sont perçues comme une alternative aux sanctions.
"Les gouvernements occidentaux n’ont ni les moyens ni la volonté d’imposer des sanctions. Alors, ils choisissent la voie symbolique."

Des répercussions concrètes sur les Israéliens à l’étranger


La pression internationale ne vient pas uniquement des chancelleries. De plus en plus de touristes israéliens font face à des actes hostiles. En Grèce, des militants pro-palestiniens ont récemment empêché des passagers israéliens de débarquer d’un bateau de croisière à Syros. Des vidéos relayées sur les réseaux sociaux montrent des protestations contre les voyageurs israéliens dans plusieurs pays.


"Les Israéliens commencent à comprendre que leurs actions à Gaza auront un coût"
, explique Liel.
"Le monde voit des images d’enfants affamés. C’est un tsunami de condamnation."

"Ils ne détestent pas Israël, ils détestent l’occupation"


Nadav Tamir, ancien conseiller du président Shimon Peres et cadre de l’organisation J Street, affirme que la reconnaissance de la Palestine servirait aussi les intérêts d’Israël.
"Cela pourrait être bénéfique sur le plan moral et stratégique"
, dit-il.
"Je pense que si la France pousse la question au Conseil de sécurité, Trump pourrait ne pas opposer son veto."

Tamir admet toutefois que le gouvernement israélien réagit souvent à la pression par une politique de durcissement.
"Il essaie de rendre la vie des Palestiniens impossible, notamment en Cisjordanie, surtout dans la zone C."

Il rappelle que 147 pays reconnaissent déjà la Palestine, mais que la reconnaissance par des puissances comme la France ou le Royaume-Uni aurait une portée bien plus significative.
"Ce n’est pas de l’antisémitisme. Ce que les sociétés civiles européennes rejettent, c’est l’occupation."

Un gouvernement obsédé par sa survie politique


Le professeur Eyal Zisser, vice-recteur de l’université de Tel Aviv, estime que seul un revirement américain pourrait freiner la politique israélienne actuelle. Selon lui, tant que Donald Trump soutiendra Benyamin Netanyahou, rien ne changera.


"Trump a déclaré que la reconnaissance de la Palestine par la France n’avait aucun poids"
, souligne Zisser.
"Mais si la guerre continue, d’autres pays suivront."

Il déplore la radicalisation idéologique du gouvernement:
"Il est focalisé sur sa survie politique, quitte à détruire les institutions démocratiques. Sa politique folle nous isole du reste du monde et dégrade notre image, y compris auprès des pays arabes."

Zisser critique également l’intervention israélienne en Syrie.
"Cela n’a rien apporté. C’était une erreur."

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