Crédit Photo : Takashi AOYAMA / POOL / AFP
Le ministre de la sécurité économique Sanae Takaichi, l'ancien ministre de la défense Shigeru Ishiba et l'ancien ministre de l'environnement Shinjiro Koizumi, trois des neuf candidats à l'élection présidentielle du Parti libéral démocrate (PLD) au pouvoir au Japon, lors d'un débat au club Nixon Kisha à Tokyo, le 14 septembre 2024.
Le Japon connaîtra vendredi son futur Premier ministre, avec l'élection du nouveau chef du Parti libéral-démocrate (PLD), qui succèdera à Fumio Kishida en partance.
Le système politique nippon est ainsi fait que le vainqueur de cette élection interne au parti, largement majoritaire parmi les députés, sera officiellement nommé Premier ministre lors d'une session parlementaire le 1er octobre.
Le 14 août, M. Kishida avait renoncé à briguer un nouveau mandat à la tête du
PLD, parti au pouvoir pratiquement sans discontinuer depuis 1945, l'obligeant à abandonner la tête du gouvernement.
Ce retrait a aiguisé les appétits puisqu'un nombre record de neuf candidats s'est présenté pour cette campagne. Trois prétendants semblent toutefois avoir les faveurs des sondages publiés depuis quelques semaines.
Parmi eux, la ministre conservatrice de la Sécurité économique Sanae Takaichi, 63 ans, l'ancien ministre de la Défense Shigeru Ishiba, 67 ans, et l'ex-ministre de l'Environnement Shinjiro Koizumi, 43 ans et fils de Junichiro Koizumi, ancien Premier ministre populaire.
Peu de changements attendus
Au 1er tour de cette élection, chacun des 368 députés du PLD votera et 368 autres voix proviendront des bureaux locaux du parti.
Si aucun candidat n'obtient la majorité absolue au premier tour, comme c'est probable, les députés devront choisir au second tour parmi les deux finalistes et chacun aura un nouveau droit de vote, tandis que le collège des bureaux locaux ne représentera plus que 48 voix, donnant ainsi une importance prépondérante au vote des parlementaires.
L'actuel chef du gouvernement, Fumio Kishida, en poste depuis octobre 2021, a vu sa cote de popularité minée par l'inflation, qui fragilise le pouvoir d'achat des ménages, et par des scandales politico-financiers qui ont ébranlé le PLD.
Ce changement de Premier ministre et de gouvernement ne devrait pas avoir de conséquences majeures sur la politique actuelle du Japon, avec toujours les mêmes problématiques économiques internes, et des tensions internationales à gérer avec les voisins chinois et nord-coréens.
Les relations entre la Chine et le Japon connaissent régulièrement des périodes de tension, alimentées par des ambitions géopolitiques rivales, des querelles territoriales en mer de Chine orientale et de vives rancœurs historiques.
"La campagne a ressemblé en apparence à un vibrant exercice de démocratie, les neuf candidats parcourant le pays pour prononcer des discours et participer à des débats (...) mais sous la surface, les similitudes avec les campagnes précédentes persistent"
, selon l'analyste James Brady, vice-président de la société de conseil Teneo.
Deux vétérans contre le jeune Koizumi
Dans ce pays qui n'a jamais eu de femme à la tête de son gouvernement, la ministre de la Sécurité économique Sanae Takaichi représente une aile très conservatrice du parti. Mme Takaichi est une nationaliste appréciée des conservateurs et ancienne protégée de l'ex-Premier ministre Shinzo Abe, assassiné en juillet 2022. Sa nomination risquerait d'irriter Pékin et Séoul.
Shigeru Ishiba, l'ancien ministre de la Défense et de l'Agriculture, a déjà échoué à quatre reprises à devenir chef du PLD. Il est populaire auprès des électeurs mais moins auprès des parlementaires du parti, dont les voix sont primordiales pour cette élection.
"Il est considéré comme un homme à poigne et imperméable aux critiques de ses collègues du parti. Toutefois, le contenu de ses politiques économiques est davantage axé sur des préoccupations locales (...) que sur une stratégie de croissance nationale globale"
, a commenté M. Brady.
Enfin, le benjamin des trois favoris est aussi le plus médiatisé. Ancien ministre de l'Environnement, Shinjiro Koizumi soutient les énergies renouvelables et a pris un congé de paternité lorsqu'il était ministre, insistant volontiers sur son rôle de père moderne.
Parmi ces trois candidats en lice, M. Koizumi
"incarne le mieux l'idée de rajeunissement et de changement pour le PLD"
, a déclaré auprès de l'AFP Yu Uchiyama, professeur de sciences politiques à l'Université de Tokyo.
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