Kazakhstan: le président veut revenir sur des réformes démocratiques

12:548/09/2025, Pazartesi
AFP
Le président du Kazakhstan Kassym-Jomart Tokaïev.
Crédit Photo : X / Archive
Le président du Kazakhstan Kassym-Jomart Tokaïev.

Le président du Kazakhstan Kassym-Jomart Tokaïev a proposé lundi de supprimer le Sénat et modifier le système électoral, revenant ainsi sur des réformes démocratiques prises après les troubles meurtriers de 2022 ayant secoué les autorités de la première économie d'Asie centrale.

"Je propose aujourd'hui la création prochaine d'un Parlement monocaméral"
, a annoncé M. Tokaïev, s'adressant aux députés et aux sénateurs.

Selon M. Tokaïev, diplomate soviétique de formation et désireux de s'afficher en réformateur, cette proposition doit être soumise à un référendum en 2027 et entraînera une modification de la Constitution, déjà révisée six fois depuis l'indépendance de l'URSS en 1991.

"J'ai répété à maintes reprises que toutes les questions cruciales pour l'État ne seront résolues qu'avec le consentement du peuple",
a-t-il assuré, même si dans dans cette ex-république soviétique, les propositions du président sont très souvent suivies d'effet.

En cas d'adoption du référendum, ce Parlement devra, selon M. Tokaïev,
"être élu uniquement par des listes de partis"
, ce qui devrait renforcer l'omnipotent parti Amanat.

Lors des législatives de 2023, un nouveau système adopté par référendum avait été instauré: 29 des 98 députés ont été élus au scrutin uninominal, système permettant à des candidats indépendants de concourir, une première depuis 2004.

Six partis, tous peu ou prou fidèles au président, avaient intégré la Majilis (équivalent de l'Assemblée nationale) et des cas de bourrages d'urnes avaient été confirmés par les autorités.


En janvier 2023, M. Tokaïev avait déclaré que ce nouveau modèle parlementaire allait
"protéger pleinement les intérêts des électeurs, garantir une large diversité d'opinions (et) créer des conditions favorables au développement de la société civile".

Grand comme cinq fois la France, le Kazakhstan avait été secoué en janvier 2022 par des manifestations contre la vie chère ayant dégénéré en émeutes. Le président Tokaïev avait alors ordonné de "tirer pour tuer", entraînant la mort de 238 personnes, selon les chiffres officiels.


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