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Kazakhstan: licenciement de 50 grévistes dans l'industrie pétrolière

16:5728/02/2024, Çarşamba
AFP
West Oil Software annonce la résiliation des contrats de travail de 50 employés, suite à la déclaration d'illégalité d'une grève par un tribunal, le 28 février 2024.
Crédit Photo : X /
West Oil Software annonce la résiliation des contrats de travail de 50 employés, suite à la déclaration d'illégalité d'une grève par un tribunal, le 28 février 2024.

Une entreprise de l'industrie gazo-pétrolière au Kazakhstan a licencié 50 employés grévistes depuis deux mois et demi dans ce pays d'Asie centrale riche en hydrocarbures, où les grèves et manifestations sont rarement tolérées par les autorités, ont rapporté mercredi plusieurs médias locaux.

"Nous appelons tous les grévistes à retourner au travail"
, poursuit le texte, ouvrant la porte à une possible réintégration.

Les tentatives de l'AFP de joindre West Oil Software ces dernières semaines ont été infructueuses. Les grévistes réclamaient notamment une hausse des salaires, de meilleurs équipements de travail et leur intégration à la compagnie nationale gazo-pétrolière kazakhe, KazMunayGas.

La grève a débuté le 11 décembre 2023 dans la région de Manguistaou (ouest), bordant la mer Caspienne, qui produit 25% du pétrole kazakh et où sont basées de nombreuses entreprises étrangères.


Mi-février, KazMunaygas avait accusé les grévistes d'avoir fait perdre près d'un milliard de tenges (plus de 2 millions d'euros) à l'économie kazakhe, qui repose pour environ 20% sur l'industrie gazo-pétrolière.

L'entreprise avait également indiqué avoir accédé aux demandes des grévistes de cette région faisant partie des plus riches du Kazakhstan avec un salaire moyen de 560.000 tenges mensuels (1.150 euros) contre 350.000 tenges (720 euros) pour le pays.


Et cette grève avait été déclarée par un tribunal comme étant
"illégale"
après une plainte de West Oil Software, une pratique classique au Kazakhstan pour empêcher toute manifestation.

Car dans cette immense ex-république soviétique dirigée par Kassym-Jomart Tokaïev, la critique publique des autorités reste strictement encadrée, malgré des promesses de libéralisation politique.


Et par le passé, les forces de l'ordre ont déjà réprimé dans le sang de rares manifestations. En décembre 2011, une quinzaine de personnes avaient été tuées par la police lors de heurts avec des employés grévistes du secteur pétrolier dans la région de Manguistaou.


Et en janvier 2022, des manifestations contre la hausse du prix du carburant transformées en émeutes à travers le Kazakhstan ont coûté la vie à 238 personnes.


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#Kassym-Jomart Tokaïev
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