La catastrophe minière au Kazakhstan, les soucis financiers en Italie, l'année 2023 s'est mal terminée pour le deuxième sidérurgiste mondial ArcelorMittal, qui continue néanmoins à parier sur l'avenir en investissant dans la décarbonation de ses hauts fourneaux pour produire de l'acier sans émettre de CO2.
Le fabricant de l'acier recyclé utilisé pour façonner la flamme olympique des Jeux olympiques de Paris cet été a annoncé jeudi un bénéfice net 2023 divisé par dix, à 919 millions de dollars, plombé par une perte nette de 2,9 milliards de dollars au 4e trimestre.
Le groupe a plongé dans le rouge en raison notamment de provisions exceptionnelles destinées à couvrir les pertes encourues lors de son retrait du Kazakhstan annoncé en fin d'année.
ArcelorMittal attend pour septembre les conclusions d'un audit indépendant sur ses procédures de sécurité.
Italie: les discussions continuent
ArcelorMittal a également inscrit une provision de 1,4 milliard de dollars pour compenser l'assèchement de la trésorerie de sa filiale italienne lourdement endettée et au bord de l'asphyxie financière, Acciaerie d'Italia.
ArcelorMittal, qui détient 62% du capital, en a pris le contrôle en 2018. L'État détient 38%.
Le gouvernement italien qui menace de mettre l'aciérie sous tutelle, et donc d'évincer ArcelorMittal, a néanmoins pris soin d'indiquer jeudi que les négociations continuaient.
En France, où les négociations de ce type avec le gouvernement ont eu lieu il y a plus de deux ans, le groupe a obtenu en juillet le feu vert de la Commission européenne pour recevoir une aide publique de 850 millions d'euros pour décarboner son site de Dunkerque.
Le sidérurgiste a aussi avancé sur ses projets de décarbonation en Espagne, où un accord pour la construction d'une usine nouvelle à Gijon a été signé le 28 novembre. En Argentine, en Inde et au Brésil, le groupe a avancé sur des projets d'énergie renouvelable.
En dépit des provisions et de la perte nette plus importantes que prévu, le titre a bien réagi en Bourse jeudi, notamment parce que l'excédent brut d'exploitation Ebitda, à 1,27 milliard de dollars au 4e trimestre, est plus élevé que prévu, selon les analystes d'Oddo BHF.
Peu avant 13H00, il progressait de 3% à 25,94 euros, dans un marché en hausse de 0,35%.