
La République démocratique du Congo (RDC) a réaffirmé jeudi son engagement à reprendre la ville stratégique de Goma, occupée par les rebelles du M23, tandis que le groupe armé, soutenu par le Rwanda selon Kinshasa, a exprimé sa volonté d'engager des pourparlers.
Patrick Muyaya Katembwe, ministre des Communications congolais, a précisé lors d'une interview télévisée que le gouvernement du président Félix Tshisekedi restait déterminé à reconquérir Goma. Il a également accusé le président rwandais Paul Kagame d'alimenter le conflit dans l'Est du pays pour profiter des ressources minières de la région.
Le M23 propose des négociations
Cependant, Guy Kabombo Muadiamvita, ministre congolais de la Défense, a rapidement rejeté cette proposition de négociation, soulignant que le M23 était un groupe terroriste selon Kinshasa.
Appels à des négociations régionales
La Communauté de l'Afrique de l'Est (CAE) a exhorté Kinshasa à engager des pourparlers directs avec le M23. Cependant, le président Tshisekedi a évité la réunion virtuelle organisée par le Kenya, à laquelle Kagame a participé.
Des accusations mutuelles et des tensions croissantes
Les accusations de soutien mutuel entre les pays voisins ont alimenté une escalade de la violence, avec des dizaines de morts et des centaines de blessés. Plus de 100 personnes auraient perdu la vie, et des milliers ont fui vers le Rwanda, y compris du personnel des Nations unies et de la Banque mondiale.
Le Rwanda a rapporté que neuf de ses citoyens avaient été tués par des tirs transfrontaliers en provenance de Goma, tandis que les violences ont aussi coûté la vie à 17 soldats de la paix.
Le M23 et ses origines
Créé en 2012 par des militaires dissidents de l'armée congolaise, le M23 avait été défait en 2013 avec l’aide des Casques bleus de la MONUSCO, avant de reprendre les armes en 2022.
Le Rwanda, de son côté, considère le M23 comme une menace pour sa sécurité intérieure, en raison de la coopération de la RDC avec des groupes armés accusés de crimes dans le pays.