La RDC promet de reprendre Goma alors que les rebelles du M23 se disent ouverts aux pourparlers

15:1031/01/2025, vendredi
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Patrick Muyaya Katembwe, Ministre de la communication et média & Porte-Parole du gouvernement du RDC.
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Patrick Muyaya Katembwe, Ministre de la communication et média & Porte-Parole du gouvernement du RDC.

La République démocratique du Congo (RDC) a réaffirmé jeudi son engagement à reprendre la ville stratégique de Goma, occupée par les rebelles du M23, tandis que le groupe armé, soutenu par le Rwanda selon Kinshasa, a exprimé sa volonté d'engager des pourparlers.

Patrick Muyaya Katembwe, ministre des Communications congolais, a précisé lors d'une interview télévisée que le gouvernement du président Félix Tshisekedi restait déterminé à reconquérir Goma. Il a également accusé le président rwandais Paul Kagame d'alimenter le conflit dans l'Est du pays pour profiter des ressources minières de la région.


"Depuis trois ans, le président Kagame utilise l'Est du Congo pour semer le trouble et s'assurer le contrôle des richesses minières"
, a affirmé Muyaya.

Le M23 propose des négociations


Le chef politique du M23, Corneille Nangaa, a ouvert la porte à des discussions avec le gouvernement congolais après plusieurs jours de combats à Goma. Dans une conférence de presse tenue jeudi, Nangaa a promis de rétablir l'approvisionnement en électricité et en eau à Goma, tout en exprimant la volonté du groupe de dialoguer avec Kinshasa.

Cependant, Guy Kabombo Muadiamvita, ministre congolais de la Défense, a rapidement rejeté cette proposition de négociation, soulignant que le M23 était un groupe terroriste selon Kinshasa.


Appels à des négociations régionales


La Communauté de l'Afrique de l'Est (CAE) a exhorté Kinshasa à engager des pourparlers directs avec le M23. Cependant, le président Tshisekedi a évité la réunion virtuelle organisée par le Kenya, à laquelle Kagame a participé.


Le M23 a intensifié son offensive sur Goma, ville de plus de 3 millions d'habitants, et a menacé de se diriger vers Kinshasa, à 1 600 kilomètres à l'ouest. Le gouvernement congolais accuse Kigali d'avoir envoyé des troupes pour soutenir les rebelles, une accusation que le Rwanda dément.

Des accusations mutuelles et des tensions croissantes


Les accusations de soutien mutuel entre les pays voisins ont alimenté une escalade de la violence, avec des dizaines de morts et des centaines de blessés. Plus de 100 personnes auraient perdu la vie, et des milliers ont fui vers le Rwanda, y compris du personnel des Nations unies et de la Banque mondiale.


Le Rwanda a rapporté que neuf de ses citoyens avaient été tués par des tirs transfrontaliers en provenance de Goma, tandis que les violences ont aussi coûté la vie à 17 soldats de la paix.


Le M23 et ses origines


Créé en 2012 par des militaires dissidents de l'armée congolaise, le M23 avait été défait en 2013 avec l’aide des Casques bleus de la MONUSCO, avant de reprendre les armes en 2022.


Selon Kinshasa, le groupe rebelle est soutenu par le Rwanda pour accéder aux richesses minières du Nord-Kivu. Kigali, pour sa part, rejette ces accusations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais.

Le Rwanda, de son côté, considère le M23 comme une menace pour sa sécurité intérieure, en raison de la coopération de la RDC avec des groupes armés accusés de crimes dans le pays.


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