Côte d'Ivoire: le prix du cacao fixé à un niveau record

12:461/10/2024, mardi
AFP
Un homme vérifie les fèves de cacao sur un stand d'exposition lors de la Journée nationale du cacao et du chocolat au parc des expositions d'Abidjan, le 30 septembre 2024.
Crédit Photo : Sia KAMBOU / AFP
Un homme vérifie les fèves de cacao sur un stand d'exposition lors de la Journée nationale du cacao et du chocolat au parc des expositions d'Abidjan, le 30 septembre 2024.

Le prix d'achat du cacao aux planteurs de Côte d'Ivoire, premier producteur mondial, a été fixé à 1.800 francs CFA (2,7 euros) le kilo, un montant record après une année où les cours mondiaux ont atteint des sommets. Cependant, cette nouvelle a été accueillie de manière mitigée par certains producteurs.

"Le gouvernement a décidé d'une hausse de 20%",
a déclaré le ministre de l'Agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani, lors d'une cérémonie à Abidjan.

En avril, le prix d'achat pour la récolte intermédiaire, qui durait jusqu'à septembre, avait été fixé à 1.500 francs CFA (2,2 euros), déjà un montant historique. En 2023, le prix était de 1.000 francs CFA (1,5 euro) le kilo.


La Côte d'Ivoire vend ses fèves de cacao par anticipation, et le prix d'achat est fixé par l'État. Il est ainsi moins sensible aux fluctuations du marché, que ce soit à la hausse ou à la baisse, contrairement à d'autres pays comme le Cameroun, où le système est libéralisé.

Le cacao ivoirien représente 45 % de la production mondiale (soit plus de 2 millions de tonnes) et constitue 14 % du PIB de ce pays d'Afrique de l'Ouest.


Au Ghana, pays voisin et deuxième producteur mondial, les autorités ont également fixé le prix à 1.800 francs CFA mi-septembre, soit une augmentation de 45 % pour la saison 2024/2025, afin notamment de lutter contre la contrebande.


Les cours mondiaux du cacao ont flambé sur un an, dépassant en début d'année les 10.000 dollars la tonne à New York. À Londres, le cours pour livraison en septembre 2024 a augmenté d'environ 170 % en un an.

Cette hausse s'explique principalement par une baisse de la production mondiale, causée notamment par des conditions climatiques défavorables en Côte d'Ivoire et au Ghana, qui ont affecté les récoltes.


Conditions de travail


"Le prix n'a pas été ce que nous, les planteurs, attendions. On espérait 2.000 francs (3 euros), car aujourd'hui, la vie est chère",
a réagi Kouadio Gadou N'Da, producteur à Yamoussoukro.

"On est satisfaits, mais c'est une satisfaction mitigée",
a ajouté Thibeaut Yoro, secrétaire général et porte-parole de la centrale syndicale agricole de Côte d'Ivoire. Selon lui, le prix du cacao a été fixé au même niveau que celui du Ghana pour
"protéger"
le pays voisin.

"Ce n'est pas une question de chiffres, mais de conditions de travail",
a-t-il affirmé, appelant à l'amélioration des routes pour faciliter le transport des fèves, ainsi qu'à une meilleure protection sociale.

Les producteurs de cacao et de café bénéficieront cependant de la couverture maladie universelle (CMU) gratuite, financée par le Conseil café-cacao, organisme chargé de réguler ces deux secteurs, a précisé M. Adjoumani.

Le ministre a également annoncé une hausse du prix d'achat du café, fixé à 1.500 francs CFA (2,2 euros), contre 900 francs (1,3 euro) l'année dernière.


En Côte d'Ivoire, le cacao représente environ 1 million d'emplois et fait vivre 5 millions de personnes, selon le gouvernement.


À lire également:






#Côte d'Ivoire
#marchés
#matières-premières
#économie
#cacao
#agriculture
#gouvernement
#Kobenan Kouassi Adjoumani
#e